C’est un événement inédit qui s’est déroulé du 13 au 15 juin derniers, sur 3 niveaux, à la Galerie Joseph Turenne (Paris 3ème), un splendide hôtel particulier contemporain du Haut Marais. Unique en son genre, l’expo/rencontre LACREME, imaginée par Dorah, ancienne photographe, coiffeuse studio et créatrice de contenu événementiel, se proposait de «conjuguer la vitalité de jeunes marques coiffure et de maisons plus établies, d’une part, et la singularité d’indépendants et de talents émergents d’autre part, en élargissant la proposition à des disciplines annexes à la coiffure.» En clair, une trentaine de créateurs d’accessoires de cheveux, bijoux, chapeaux, de photographes, maquilleurs, coiffeurs studio et coiffeurs salon (Taj, Philippe Gentner, Philippe Mensah, Giovanni Di Stefano, Corinne Mercier…) étaient réunis, dans le but de proposer au grand public comme aux professionnels, à travers cet événement mixte et transversal, une vision originale de la coiffure, élargie à la mode et à la création. Le principe : tous devaient collaborer pour proposer au public une sorte de backstage géant, de shooting «en live», dans des espaces dédiés, type studio photo. Parallèlement, une boutique pop-up store avait été créée pour présenter les produits de marques trendy (Redken, Rusk, I.C.O.N., Paul Mitchell...), tandis que certains participants proposaient des présentations/initiations à la coiffure studio. Un objectif ambitieux qui n’a malheureusement pas rencontré, pour cette première édition, le succès escompté, la journée du lundi, dédiée aux professionnels, ayant probablement été la moins fréquentée des trois jours. Ce qui ne remet pas en question la pertinence du concept, ni sa générosité, bien au contraire. L’Eclaireur PLUS était d’ailleurs associé à l’opération, puisqu’il poursuit le même objectif que LACREME, à savoir replacer la coiffure dans un environnement plus global de mode, culture, création. Dommage qu’un certain nombre de marques aient fait faux bond au dernier moment, ou aient soutenu cet événement courageux du bout des doigts. Espérons que le secteur saura comprendre, pour la prochaine édition, tout l’intérêt de mêler grandes maisons et coiffeurs-créateurs partageant le goût du beau et de la mode. Car c’est la seule façon de faire évoluer le regard et le discours sur la coiffure…
Photo : Philippe Mensah © Eve Laborderie
