Macron à l'assaut de la coiffure

05/09/2015 Réglementation
Réglementation  Macron à l'assaut de la coiffure

Après le passage en force de la loi Macron, la loi Macron 2 (eh oui !) risque de passer l’air de rien par de simples décrets. L’idée est, encore et toujours, de «libérer» l’économie avec ce qui ressemble plutôt à une libéralisation sauvage et incontrôlée par voie de décrets, sans débat ni vraie loi. L’idée générale : «l’uberisation» de l’économie, en gros tout permettre à tous avec un minimum de règles pour chambouler la concurrence et provoquer un effondrement des prix. Taxis, auto-écoles, hôtellerie et… coiffure sont concernés autant que les avocats. Le ministre a notamment cité notre métier, bien réputé pour être hors de prix et fermé, oubliant juste que près de 30 000 salons et entreprises de coiffure ont ouvert depuis les 5 dernières années provoquant accessoirement une explosion des faillites, un effondrement des reprises et une baisse globale des revenus pour tous. On sent qu’il a juste survolé la question avant de lancer parmi ses «nouvelles opportunités économiques» celle de la coiffure, supposée bloquée, car, pour un ouvrir un salon, au moins une personne doit avoir un diplôme (le BP monsieur le ministre mais aussi le CAP pour les autres ce qui est aussi un diplôme monsieur le ministre...). L’idée de faire disparaitre ce «blocage» titille donc le gouvernement pour créer de l’emploi. L’expérience de l’auto-entreprenariat dans notre métier montre déjà que faciliter l’ouverture avec moins de règles incite juste à créer son propre emploi, mais fait presque simultanément baisser le nombre de salariés, désormais transformés en patrons précaires aux revenus généralement inférieurs au SMIC. Mieux, les auto-entrepreneurs qui choisissent de ne pas payer une partie des charges cassent les prix tout en étant mal couverts ce qui repousse les autres problèmes (financement du système de santé et de retraite) à plus tard. La situation arrange bien des politiques vivant dans le court terme. Les nouveaux textes devraient être prêts avant la fin de l’année.

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