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La Rédaction de L'Eclaireur www.leclaireur-coiffeurs.com

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L' équipe de la rédaction de L' ECLAIREUR composée de  Brice Thiron, Florence Baumann assisté de l' éditeur Christian GUY ainsi que d' autres contributeurs occasionnels ont  réuni les archives de L'ECLAIREUR,  Vous bénéficiez ainsi de plus de 75 ans d' expérience de la coiffure cumulées par nos équipes,  lesquelles ont interviewé  les plus grands professionnels,  dans tous les métiers.

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02 mars 2011

Faut il préparer les cheveux à une coloration ?

Peu pratiquée ou totalement oubliée, la préparation du cheveu avant coloration d’oxydation par un mordançage, un démaquillage ou un soin est souvent traitée à la marge par les coloristes. Quelques rappels s’imposent. Le mordançage est une opération dont les coiffeurs n’entendent souvent plus jamais parler après l’école ! Et pourtant, si la qualité des produits semble souvent donner l’impression que l’on peut totalement s’en passer, cette technique a une utilité loin d’être théorique. Les techniciennes des maisons de produits l’évoquent d’ailleurs souvent, et préfèrent, en général, que la préparation de cheveux particuliers (blancs ou naturels) soit obtenue par un mordançage que par le “ bidouillage ” des doses d’oxydants et de pigments.

 MORDANÇAGE POUR BASE NON COLORÉE
Le mordançage est une application directe d’eau oxygénée à 20 volumes pour rendre le cheveu plus réceptif à la technique. Traditionnellement appliqué à une chevelure vierge de coloration, “ cette technique peut s’appliquer en 20 volumes sur cheveux fins et fragiles, ou en 30 volumes sur cheveux normaux à épais ”, précise Marie-Hélène Rigonnaux, responsable de la formation et du développement produit chez Sublimo. “ Sur les repousses, je procède à une application au coton. Pour améliorer l’efficacité d’un mordançage, une application de chaleur (environ 5-10 minutes) permet de faciliter la pénétration. On ne rince pas et l’on applique directement la coloration d’oxydation. Réaliser un mordançage montre que le coloriste apporte une coloration réellement personnalisée en fonction du diagnostic. Reste que cela prend un peu plus de temps et que, au quotidien, on écourte souvent des étapes importantes, au même titre que le démaquillage ou l’uniformisation -par étapes- du fond d’éclaircissement. ” Et Marie-Claire Jaeger, directrice technique L’Oréal Professionnel, de souligner quant à elle : “ Pour une chevelure vierge, sans préparation, la chaleur du cuir chevelu risque de créer un décalage de 1 cm à 1,5 cm en racines dans le rendu de la coloration. Le mordançage est donc indispensable. De même si les racines naturelles sont trop importantes, sinon un effet de barre apparaît. Selon la nature, la texture et l’éclaircissement voulu, on applique sur cheveux secs du 20 ou 30 volumes. Pour l’application, le pinceau n’est pas pratique, nous proposons plutôt un biberon avec embout en mousse pour imprégner longueurs et pointes mèche par mèche. Après 5 minutes sous un séchoir pré-chauffé, la pénétration de la coloration ou de la décoloration en sont facilitées, et le travail est plus propre que si l'on commence à colorer les longueurs et pointes avant de faire les racines.” Et les techniciennes de regretter qu’une pratique finalement simple, efficace et rapide soit délaissée.

DÉMAQUILLER UN CHEVEU DÉJÀ COLORÉ 
Le démaquillage (ou décapage, terme moins usité) est une autre étape sinon oubliée, du moins négligée. Cette opération consiste à supprimer des pigments artificiels précédemment appliqués. Marie-Claire Jaeger distingue deux méthodes “ sur cheveux colorés, pour changer le reflet, dont certains sont incompatibles (comme passer d’un cuivré à un beige), on peut effectuer un gommage (poudre et eau très chaude) via un shampooing ou une petite éponge qui évite de toucher les zones naturelles. C’est rapide (20 mn) et cela pourrait être proposé facilement pour faire évoluer régulièrement la coloration d’une cliente. S’il s’agit d’adopter une coloration plus claire, on effectue un nettoyage, avec cette fois un oxydant à 20 ou 30 volumes. Ainsi, passer d’un châtain clair à un blond nécessite deux tons d’éclaircissement préalables. Il faut retravailler le fond d’éclaircissement et l’unifier en insistant sur les zones surchargées, tout en surveillant de près l’évolution de la technique pour stopper quand le fond est au bon niveau, avant d’appliquer la nuance voulue ”. Rinçage minutieux et shampooing spécifique sont indispensables pour éliminer tout résidu et obtenir une recoloration régulière. “ Deux fois par an, on peut effectuer un démaquillage léger pour nettoyer le cheveu avec un mélange d’eau, de poudre et de shampooing (un mélange facile à appliquer) sur l’ensemble de la chevelure ”, estime Marie-Hélène Rigonnaux. “ Cela permet de supprimer les surcharges sans forcément toucher à la hauteur de ton : le cheveu retrouve éclat et brillance. Pour passer d’un châtain violine à un châtain doré, un démaquillage léger est obligatoire. Un démaquillage plus fort s’obtient avec du 20, du 30 ou du 40 volumes. La préparation, notamment avant un éclaircissement, implique de réaliser un gommage à l’aide d’un produit mélangé à de l’eau chaude afin de “ purifier ” le cheveu des pigments artificiels. L’objectif est d’unifier le fond d’éclaircissement. L’erreur classique est de systématiquement démaquiller en appliquant un oxydant 40 volumes alors qu’un 30 volumes -ou moins- est souvent suffisant. Une fois le 40 volumes utilisé, sans discernement, que reste-t-il comme options si le fond d’éclaircissement n’est pas bon ? C’est la touche du professionnel que de tester, sans sauter les étapes, de prendre le temps de sécher la chevelure à chaque fois pour sentir l’évolution du cheveu sans commencer par le matraquer.” En outre, une sensibilisation inutile peut altérer les qualités physico-chimiques du cheveu: “ nettoyer (avec oxydant) lorsque ce n’est pas utile modifie le fond d’éclaircissement et risque d’aboutir à une moins bonne tenue de la couleur ”, insiste d’ailleurs Marie-Claire Jaeger. Enfin, avant de se lancer dans la coloration, il reste parfois une autre étape de pré-coloration à réaliser, notamment si l’on effectue une remontée de ton. Ce qui peut être obtenu en mélangeant une nuance pure et un peu d’eau chaude, pour aider à recréer un fond, ou avec des produits spécifiques, tels des masques ou des huiles colorés. Ceux-ci apportent en prime soin et protection. Le respect de toutes ces phases préparatoires -ainsi qu’une bonne connaissance de la colorimétrie- permet d’éviter la plupart des surprises classiques : couleur qui vire ou ne prend pas, effet barre, taches, etc