
Franck Provost, 50 ans de succès
09/04/2025 Coiffeurs/Franchises
Franck Provost a réussi l’exploit de devenir une marque tout en gardant cette incarnation qui suscite la sympathie. Provost c’est aussi désormais une saga familiale : après ses enfants Olivia et Fabien, la suite arrive avec l’engagement d’un de ses petits-fils, Thomas !
« Parfois ça aide pour trouver une place au restaurant, » plaisante Franck Provost quand on lui parle des conséquences de la célébrité acquise en 50 années de pratique professionnelle ! Une chose est certaine, parler de lui déchaine souvent les passions… positives essentiellement, ou de rejet parfois, face à l’homme d’affaire qu’il est devenu en créant une première enseigne puis un groupe international, Provalliance. Le groupe est désormais dirigé par son complice de toujours Marc Aublet, celui-là même qui est à l’origine de l’accélération avec le développement de la première franchise. « A la base je ne cherchais pas forcément à créer une marque mais c’était la période dorée de la franchise avec les succès de Jean-Louis David et Jacques Dessange notamment. Et surtout il fallait garder les talents en leur proposant une perspective. Au début j’ai favorisé l’association, soient 20 ouvertures en 20 ans, puis la franchise et Marc ont permis d’accélérer fortement les implantations. »
Télévision + franchise= succès !
Mais la particularité de Franck Provost est sa proximité et le contact humain dont il a su faire une force depuis que le Sarthois a ouvert son premier salon de Saint-Germain-en-Laye en 1975 avec sa femme, Natacha ; cette façon de se poser tranquillement face à tous, depuis la cliente de base, jusqu'à à la célébrité en passant par le banquier d’affaires et de rester à l’écoute. C’est d’ailleurs ce qui a, presque par hasard, amené son nom à devenir si familier à la ménagère de moins de 50 ans avant même que ses salons ne s’installent partout en France dupliquant son image et ses méthodes dont le sans rendez-vous et la journée continue. Le tournant a été une rencontre, par hasard au fauteuil, de la directrice de prod de l’émission phare des années 80, Sacré Soirée. « La télévision m’a beaucoup aidé, d’autant qu’il y avait moins de chaînes à l’époque, plaisante-t-il. Enfin j’étais déjà connu dans le métier grâce au CAT, les concours avec les championnats de France et du Monde en 1976 et 1977, sans oublier les shows comme ambassadeur L’Oréal. Pour me faire mieux connaître j’ai ouvert le salon de Franklin Roosevelt à Paris en 1979, car Saint-Germain-en-Laye pour certaines rédactrices c’était aussi loin qu’un salon du fond de ma Sarthe natale ! C’est clair qu’en arrivant à Sacrée Soirée, l’émission de Jean-Pierre Foucault, vers 1990, j’ai créé une image, en intervenant d’abord sur les changements de look de Carole puis de Laurence avant de m’occuper de Jean-Pierre. De fil en aiguille j’ai commencé à m’occuper des peoples dans les coulisses puis en dehors avec mon agence Studio. C’était assez nouveau, il y avait bien des coiffeurs de sur les plateaux mais…. Souvent assez planplan, pas toujours très organisés et surtout pas disponibles à tout moment. Moi je n’étais pas trop loin, aux Buttes Chaumont, j’y suis allé en me lâchant, en osant l’extravagance, aussi pour me faire plaisir. Enfin j’ai coupé en direct. Certains artistes sont devenus clients et ça a continué. »
Coiffeurs des stars en rivalité avec Dessange
Et Franck Provost de devenir l’un des coiffeurs des stars, pas autoproclamé comme beaucoup, mais réellement, sur le terrain grâce à sa disponibilité, son esprit d’initiative et sa capacité à monter une équipe motivée dédiée aux émissions, une première. Et ce même si Mod’s Hair avait déjà créé une agence de coiffeurs studio, mais plutôt dédié aux shootings mode, à la télévision c’est Franck Provost qui a structuré ce service. Le personnage est lui-même devenu un people, un sujet traité dans les pages économie et les rubriques potins, notamment lors de sa rivalité médiatique, lui la star du petit écran, avec des références du grand écran, comme Dessange. « Que les choses soient claires, insiste-t-il pour clarifier le débat. Ils étaient les premiers au festival de Cannes et en sont le coiffeur officiel depuis aussi longtemps que je m’en souvienne ! » Avant d’ajouter malicieusement, « mais nous sommes sur la Croisette depuis 1995 ce qui a valu quelques situations cocasses, notamment lorsque nous étions partenaires de Canal+, chaine du cinéma, en direct du festival ! » La lutte du « qui coiffe qui » n’est toujours pas achevée, surtout après avoir osé des campagnes d’affichage « Franck Provost coiffeur officiel des femmes » en y associant parfois de façon ostentatoire le festival de Cannes dans sa communication ! Un bon coup de pub et le début de quelques tensions qui ont beaucoup fait parler, et lui ont même valu son lot de procédures judiciaires… autant qu’un buzz compensant largement les ennuis avec le groupe Dessange, désormais réglés.
De coiffeur empathique à businessman malin
Mais le vrai succès de Franck Provost est ailleurs. Son nom est désormais partout, sur des salons, sur des produits professionnels, mais aussi grand public avec une licence de marque pour L’Oréal ou dans les rubriques business internationale avec Provalliance créé en 2007, à la télévision dans des publicités avec Fabien Provost. Mais toujours avec cette petite litanie qu’il n’a jamais lâchée du coiffeur qui, contrairement à d’autres, n’a pas oublié d’où il vient, voire qui le revendique depuis toujours. Un discours qui plait et interpelle, surtout associée à son statut de « chef de clan » d’une famille de coiffeurs. Même l’épisode du début de la création de Provalliance avec l’arrivé du géant Regis, qui a revendu ses parts depuis, vaut le détour. A l’époque l’Américain a inquiété, mangeant nombre des grands réseaux sur son passage (Jean Louis David, Saint Algue notamment) avec en prime un management et une communication très… anglosaxons, dynamiques, voire un poil violents même, oubliant les spécificités de ce qu’est la franchise : un contrat subtil avec des indépendants ! Quant à Franck Provost, l’associé frenchy, il est revenu en force au départ de Regis, reprenant les rênes avec succès au cœur de la tempête. Un épisode qui a renforcé l’aura du coiffeur. La presse économique l’a alors redécouvert multipliant les articles dithyrambiques sur sa success story et le côté saga familiale découvrant un clan très uni et même impliqué dans le quotidien avec sa fille Olivia pendant des années à la communication du groupe (elle gère désormais Niwel seule) et son fils Fabien assurant entre autre l’image artistique. Père et fils sont très télégéniques ce qui arrange bien la communication du groupe, incarnant fortement la marque auprès du public. Sortir de la seule enseigne Franck Provost pour devenir un groupe s’est fait naturellement. « Avoir plusieurs marques c’était logique pour le développement de certains partenaires et toucher tous les clients, mais les franchisés tiennent à l’esprit familial et au contact personnel même dans des marques à l’identité déjà forte comme Maniatis et Jean Louis David, explique Franck Provost. Même s’il y a encore des coiffeurs médiatiques, aujourd’hui les coiffeurs stars c’est fini, le public recherche de l’empathie et de la considération avec des concepts forts, personnalisés. » Et Franck Provost de continuer malgré ce constat à capitaliser sur son nom, devenu une marque, incarnée par un visage, un sourire facile et une voix reconnaissable entre mille dont l’attachement émotionnelle du public est à la mesure de la disparition de tant de figures historiques qui ont fait la notoriété de la coiffure française. Une figure rassurante… et un homme d’affaire qui a toujours su oser et rebondir depuis 50 ans adoptant une nouvelle signature depuis l’an dernier, le « Provocateur de confiance » !
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