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La Rédaction de L'Eclaireur www.leclaireur-coiffeurs.com

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L' équipe de la rédaction de L' ECLAIREUR composée de  Brice Thiron, Florence Baumann assisté de l' éditeur Christian GUY ainsi que d' autres contributeurs occasionnels ont  réuni les archives de L'ECLAIREUR,  Vous bénéficiez ainsi de plus de 75 ans d' expérience de la coiffure cumulées par nos équipes,  lesquelles ont interviewé  les plus grands professionnels,  dans tous les métiers.

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05 mars 2011

Quel bilan peut on faire du contrat de professionnalisation ?

Ce contrat vise à l’intégration dans le monde professionnel en obtenant une qualification. Le contrat de professionnalisation est exonéré de charge patronale, dans la limite du Smic et d’un temps de travail de 35h. Les frais de formation peuvent être pris en charge par l’OPCAMS (mais ce n’est pas automatique ni obligatoire). L’accord de branche prévoit  des contrats sur deux ans afin de préparer le BP (brevet professionnel) ou le BM (brevet de maîtrise) mais aussi des durées plus courtes pour d’autres qualifications (minimum de 150 h). Il s’adresse essentiellement aux 16/25 ans. Pour les 16 à 20 ans, la rémunération revalorisée sera de 55% du Smic ; de 21 à 25 ans elle atteindra 70% (un diplôme de niveau IV donne droit à une majoration de 10 points) ; enfin elle ne pourra être inférieure à 85% du minimum conventionnel (et supérieure au Smic) pour les plus de 26 ans. L’OPCAMS peut prendre en charge les dépenses liées à l’exercice du tutorat dans la limite de 230 euros par mois pour 6 mois. Les coûts liés à l’exercice de la fonction tutorale peuvent être pris en charge à raison de 15 euros de l’heure de formation jusqu’à 40 heures. Par contre, l’aide pour l’action de formation en entreprise est supprimée. Le prix de l’heure en école est fixé à 9,15 euros HT pour une durée de formation de 20%, soit 725 heures (basées sur 35 heures).

Certaines écoles privées ont pris les devants. Elles se sont recentrées sur les stages courts qualifiants, usés par les changements législatifs et par la réduction des fonds alloués au financement des contrats aidés. Il n’empêche que la voie de l’alternance autre que l’apprentissage est importante pour la coiffure, l’accord tombe donc à point nommé ! « Comme nous refusions de signer des contrats qui n’auraient pas été enregistrés de toute façon, certains patrons s’énervaient, croyant que c’était les écoles qui mettaient de la mauvaise volonté », regrette Philippe Ingels de Formul’A. « Il est vrai que tous nous tombaient dessus et étaient perdus du fait du manque d’information, renchérit Lilian Lados de l’école Saint Louis. Les règles changent sans arrêt, ce qui finit par nous casser les pieds ! Mais bon, nous devons nous estimer heureux qu’ un accord ait été signé, nous perdons quelques heures de formation (ndlr : 725 au lieu de 850) mais le nouveau contrat a le mérite d’exister. Pour les détails, élèves et salons comptent sur nous.» Chez Marcel Lamy, Sophie Clément s’organise, « nous signons déjà pour les entreprises syndiquées, les autres sont en attente. Nous perdons quelques heures, mais nous sauvons les meubles, nous allons nous adapter. Le plus important est de valoriser le BP comme accès à la profession, comme une formation de terrain, et non comme une compensation des manques scolaires accumulés par les élèves dans le cycle général ».


Reste que pour beaucoup, la pilule a du mal à passer. « Nous étions déjà passés d’un millier d’heures à 850 puis nous réduisons encore le temps de formation, cela finit par être limite, fulmine Nicole Montesantos. Nous compensions les précédentes pertes d’heures en  les offrant, mais nous ne pouvons plus pallier les manques de l’Etat, il faut revoir les durées de chaque matière. Ce sont les gamins qui y perdent.» Chacun revoit sa copie, entre la libération de temps pour le DIF, droit individuel à la formation obligatoire, et un contrat de professionnalisation raccourci. Gérard Garbis, de l’Ecole Active, fait ainsi le choix d’une grosse journée, le lundi, pour faciliter l’organisation du salon et des stages DIF. « Le nouveau dispositif n’est pas si mauvais. Les jeunes sont aussi mieux payés, c’est bien, mais je conseille souvent aux entreprises d’aller plus loin que les minima. Ces contrats ne sont pas destinés à chercher des avantages mais bien à mener une véritable action pédagogique, avec intégration et transmission du savoir. Il y a eu trop d’abus ou de mauvaises utilisations, tels ces contrats signés en juillet et cassés avant septembre…  Le vrai problème ce n’est pas le contrat mais de trouver de bons salons pour les jeunes.» « Les entreprises considèrent de plus en plus la formation comme un investissement, quant au métier il est mieux valorisé, des jeunes arrivent avec de bons niveaux et une volonté d’apprendre la coiffure », constate-t-on également à l’Académie Daniel Montesantos. « Le message passe bien auprès des entreprises, explique Didier Becault de CPI formation, « nous attendons les circulaires et nous nous organisons pour être prêts immédiatement. » Qu’en est-il des signatures de nouveaux contrats ? Trop tôt pour le dire, la vraie date limite annuelle est juillet, en espérant que l’arrêté d’extension soit paru. D’ici là, nombre d’écoles prennent le risque calculé d’accepter tous les contrats, pas seulement les seuls valables (des entreprises adhérentes au Cnec et à la FNCF). Et les relations avec l’OPCAMS ? Les écoles, en général, reconnaissent que l’organisme payeur fait de son mieux pour accompagner  les changements, voire en gérant la pénurie certaines années.


La validation des acquis de l’expérience (VAE) est parfois un peu longue selon les régions. Le dispositif intègre une reconnaissance de l’expérience d’autodidacte. Reste qu’un dossier doit être monté, il ne suffit pas d’être coiffeur depuis dix ans pour obtenir son BP. Même si le pré-requis n’est qu’un minimum de trois ans de pratique, il convient de montrer que l’on s’est formé et de  prouver quelques compétences devant un jury de professionnels (patrons et salariés). Si la moitié des dossiers présentés par les coiffeurs seraient irrecevables, certaines lenteurs dans leur traitement viennent de problèmes divers : opposition locale forte face à la logique du dispositif (un diplôme sans formation traditionnelle) ou difficultés entre les instances professionnelles et les rectorats, censés suivre les validations. La VAE est intéressante pour des coiffeurs mûrs qui seraient bien en peine de reprendre un cursus scolaire. Pour les employés en CDI, il existe une possibilité d’entreprendre une période de professionnalisation visant une demande de VAE.

 

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