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La Rédaction de L'Eclaireur www.leclaireur-coiffeurs.com

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L' équipe de la rédaction de L' ECLAIREUR composée de  Brice Thiron, Florence Baumann assisté de l' éditeur Christian GUY ainsi que d' autres contributeurs occasionnels ont  réuni les archives de L'ECLAIREUR,  Vous bénéficiez ainsi de plus de 75 ans d' expérience de la coiffure cumulées par nos équipes,  lesquelles ont interviewé  les plus grands professionnels,  dans tous les métiers.

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05 mars 2011

Quelles évolutions récentes de la clientèle ( 2011) ?

Surfant sur l’essor des services à domicile et d’Internet, la coiffure à domicile fait évoluer sa clientèle et ses méthodes. Rencontre avec les principaux acteurs du secteur… Une évolution entamée depuis plusieurs années : ainsi, d’après l’étude de branche 2008 du CNEC, c’est la coiffure à domicile qui avait enregistré cette année-là la plus forte progression de chiffre d’affaires : + 3 % entre 2008 et 2007, contre un petit + 0,5 % pour l’ensemble de la profession.

ENTRE ÉPARPILLEMENT ET CONCENTRATION
La coiffure à domicile, c’est environ 10 000 indépendants immatriculés et plus de 5 000 salariés. On le voit, les indépendants sont largement majoritaires –certains ont d’ailleurs été séduits par le statut d’auto-entrepreneur–… mais il semblerait qu’il y ait beaucoup de « mouvement », avec nombre d’inscriptions et de radiations. Inversement, on compte des groupes de taille régionale, parfois nationale, qui emploient des salariés (3 000 revendiqués pour Viadom, le numéro 1 du secteur). Deux enseignes importantes, Domicile Beauté et Procades, ont fusionné en décembre dernier pour devenir le numéro 2 de la coiffure à domicile en termes de salariés (400). « Une façon également de mieux couvrir le territoire, explique Olivier Zagdoun, le gérant de la nouvelle entité : historiquement, Procades était mieux implanté dans le nord et l’est, et Domicile beauté, basé à Nice, dans le sud. » Les groupes mettent en avant le soutien –commercial, et en matière de formation et d’organisation- qu’ils proposent à leurs salariés.

UNE CLIENTÈLE QUI ÉVOLUE
« Lorsque nous avons commencé, se remémore Christian Lehr, président de Viadom, les clients étaient en grande majorité des personnes quasi-dépendantes, soit en raison de leur état de santé, soit de leur situation dans des zones très enclavées. » Mais de l’avis général, les choses ont nettement évolué : ce type de service a en quelque sorte gagné ses lettres de noblesse, touchant désormais une clientèle socialement bien plus diversifiée. « Nous coiffons 500 000 personnes différentes par an, souligne Christian Lehr. Parmi celles-ci, 100 000 environ sont dans une situation de grande dépendance : hôpital, maison de retraite… Au total, 40 à 45 % seulement de nos clients sont inactifs : ce chiffre comprend les dépendants dont je parlais, et aussi des retraités très dynamiques, mais qui vivent en zone rurale, ou bien souhaitent organiser leur temps le mieux possible… Et une grosse moitié de nos clients sont des actifs. Des gens qui subissent de fortes contraintes liées à leur vie professionnelle : jeunes mamans actives, personnes très prises… » D’où, également, une meilleure organisation pour le professionnel (possibilité de coiffer plusieurs personnes de la même famille), indispensable pour une meilleure rentabilité.

GRANDES VILLES, ZONES RURALES : QUELLE RENTABILITÉ ?
Traditionnellement, la coiffure à domicile marche bien dans le nord de la France et sur une vaste façade ouest, allant de la Bretagne au Sud-Ouest. Nettement moins à Paris et dans le sud. Cela dit, dans chaque région, certains endroits s’y prêtent plus ou moins bien : le cœur de Paris et des 5 à 10 plus grandes villes de France n’est pas vraiment un terrain favorable, pas plus que leurs abords immédiats (zones proches du périphérique par exemple), pour des raisons évidentes de difficultés de circulation, un coiffeur à domicile ne pouvant pas emprunter les transports en commun. « J’adore les zones pavillonnaires de Seine-et-Marne, le bocage vendéen, les préfectures de province… », sourit Christian Lehr. Plus étonnant : les zones très rurales, à habitat très dispersé, ne sont pas forcément non plus un Eldorado pour l’activité. « On estime que pour une bonne rentabilité, poursuit-il, la coiffeuse doit avoir l’essentiel de sa clientèle dans un rayon de 10 kilomètres. En effet, il nous est difficile de facturer des surcoûts de déplacement. Il y a donc des régions (Creuse…) où je ne peux pas garantir un temps plein aux salariées. Mais ça tombe bien, toutes ne le recherchent pas, loin de là ! » Un jugement partagé par Olivier Zagdoun : « C’est un secteur très féminin : pour les trois quarts des employées, il s’agit surtout d’obtenir un complément de revenu tout en s’occupant de leurs enfants. » Ce qui n’empêche pas certaines d’entre elles, d’après les groupes, d’avoir l’équivalent de temps pleins. D’ailleurs, toujours d’après l’étude de branche du CNEC, si dans la coiffure en général les trois quarts des chefs d’entreprise sont des femmes, cette proportion monte à 86 % pour la coiffure à domicile. Difficile d’avoir une estimation du revenu mensuel moyen de ce secteur…. sachant aussi que les prestations sont souvent facturées un peu moins cher que les salons moyens de gamme.

LA VITRINE INTERNET
Par définition, les coiffeurs à domicile n’ont pas de vitrine… C’est donc le Net qui en fait office. Il suffit en effet de taper le terme « coiffure à domicile » sur Google pour voir défiler une série de sites, émanant aussi bien des groupes ayant pignon sur rue que d’indépendants. Internet a en effet offert à ce secteur l’occasion inespérée d’acquérir de la visibilité. « Les termes de ‘’cheveu’’ et de ‘’coiffure’’ sont tapés 11 millions de fois par mois en France sur Google : 6 millions pour le premier mot, 5 millions pour le deuxième », souligne Vincent Lefrançois. Fort de ce constat, c’est sans doute ce groupe qui, parmi les principaux acteurs du marché, semble miser le plus sur la toile. « On a beaucoup investi dans ce domaine, admet Vincent Lefrançois. Les clients peuvent consulter les prix et même prendre rendez-vous en ligne. Et nos tarifs étant différents selon la zone géographique, nous avons lancé 95 sites, un par département, regroupés sur un même portail. » L’idée étant de jouer la proximité : lorsque l’internaute arrive sur un des sites, il trouve une carte avec les collaboratrices du groupe, leurs tarifs et prestations, l’offre découverte… Enfin, un blog met en scène Léa, une coiffeuse à domicile qui donne conseils et astuces aux clientes comme aux professionnelles. Une « stratégie Internet » qui s’avère porteuse de promesses : « Si je prends comme exemple notre site de La Rochelle, poursuit Vincent Lefrançois, une consultation sur 15 débouche sur un rendez-vous. A comparer avec les tracts ‘’papier’’, qui donnent 10 retours pour 1000. De plus, 30 à 40 % des internautes ajoutent le site départemental à leurs favoris. » Viadom et Domicile Beauté utilisent bien entendu aussi le Net, mais plutôt pour l’image et pour se faire connaître des clients et coiffeuses. Chez Viadom, Christian Lehr mise avant tout sur le bouche-à-oreille pour recruter la clientèle : « Dans nos activités ‘’ménage’’ ou ‘’jardinage’’, presque 100 % de la clientèle vient par Internet. Dans la coiffure, on touche à la personne, à la sphère privée. Une intervention humaine me semble nécessaire pour jauger du bon intervenant : par exemple s’il s’agit d’une coiffure de mariée, la personne la plus proche n’est pas forcément la plus qualifiée… »