NOS EXPERTS

La Rédaction de L'Eclaireur www.leclaireur-coiffeurs.com

La Rédaction de L'Eclaireur www.leclaireur-coiffeurs.com

L' équipe de la rédaction de L' ECLAIREUR composée de  Brice Thiron, Florence Baumann assisté de l' éditeur Christian GUY ainsi que d' autres contributeurs occasionnels ont  réuni les archives de L'ECLAIREUR,  Vous bénéficiez ainsi de plus de 75 ans d' expérience de la coiffure cumulées par nos équipes,  lesquelles ont interviewé  les plus grands professionnels,  dans tous les métiers.

POSER VOS QUESTIONS POSER VOS QUESTIONS POSER VOS QUESTIONS
25 février 2011

Cheveux longs : quelles techniques ?

Si le discours concernant les coupes longue durée tend à se banaliser, la technique en elle-même, pas encore. Pourtant, les coupes « longue conservation » sont une réponse concrète à une réalité : les visites chez le coiffeur s’espaçant, l’offre doit en tenir compte.
Chez Toni&Guy, en Angleterre, une réflexion est née au début des années 80 : la crise était là, les techniques de coupe devaient s’adapter à une clientèle qui revenait moins souvent, en moyenne une fois tous les 2 mois. Ainsi sont nées leurs premières coupes faites pour durer. Inventeurs de la méthode ? Non, mais c’est devenu un standard de l’enseigne au point qu’aujourd’hui elle fait partie de la culture d’entreprise.
UNE COUPE QUI RESTE BELLE DURANT 4 MOIS
Les techniques dites progressives peuvent en effet autoriser une coupe à vivre plus de 4 mois, les longueurs « se replaçant » au fur et à mesure de la repousse. Cela tombe bien, les clients espacent de fait leurs visites : autant leur proposer des techniques durables qui les satisfassent… et les incitent à en faire la publicité autour d’eux, voire à revenir pour d’autres services. Car, comme aime à le rappeler Jean-Louis Déforges, « un style actuel, c’est tout simplement ce qu’une femme naturelle a envie de porter au quotidien. Créer, ce n’est pas jeter la peinture sur la toile. » Concrètement, il faut construire sa coupe, puis l’habiller. Cette saison Toni&Guy a mis la barre assez haut en regroupant les deux étapes en une avec le « flat cutting », coupe à plat qui construit les fondations (mais sans séparation) et habille en un seul geste. A réserver à des gens bien formés. Reste que le principe des coupes longue durée, assez simple, est adopté plus ou moins consciemment par la majorité des coiffeurs.
Ces techniques ne sont pas des effilages profonds, lesquels dégradent la matière, ce ne sont pas non plus du Sassoon « premier âge », graphique mais aux lignes vite cassées lors des repousses. Ce sont, en fait, des techniques dont la logique intègre l’idée que le cheveu évolue, même si on le guide un peu ! « On a commencé par habiller les lignes extérieures avec des techniques de coupe moins nettes, rappelle Patrick Lagré, à la direction artistique de Toni&Guy France. Aujourd’hui, 90% des coiffeurs le font. Le mouvement est ainsi plus naturel. » Seulement, beaucoup oublient que les effilages et les piquetages ne font pas la coupe, contrairement à ce que l’on voit souvent sur scène : ils n’en sont que la finition. Avec ces techniques de coupe, nous sommes dans l’image instantanée, alors qu’une coupe qui se veut durable se travaille à l’intérieur et se pense dans le temps.

SCULPTER LA MASSE OU COUPER PAR EN-DESSOUS
Par exemple lorsque l’on coupe des cheveux plus courts à l’intérieur, ils disparaissent par recouvrement. Cela est réalisé de diverses manières, même si les effets à long terme dépendent de multiples facteurs, et avant tout de la nature des cheveux et de la technique employée. Ces petits cheveux servent de tuteurs, soutenant les autres en créant des volumes ou des mouvements sur les longueurs conservées. Reste qu’il faut aussi tenir compte de l’instrument utilisé. « En coupe homme, pour les côtés, l’effet à long terme ne sera pas le même avec des longueurs allégées au sculpteur ou si cela a été réalisé avec la pointe des ciseaux, avec une technique avancée, explique Patrick Lagré. Dans le second cas, il est plus facile de contrôler plus longtemps la reprise de volume des côtés. » L’ « undercut » et autres « back cuttings », coupes par-dessous, nécessitent formation et maîtrise mais donnent de bons résultats pour construire la coiffure. Reste que la tenue au-delà de 2 mois est plus aléatoire sans un minimum d’entraînement. Beaucoup se contentent de travailler quelques mèches pour positionner quelques effets. Par manque de maîtrise, peu vont au-delà en travaillant toute la coupe ainsi. Mais les techniques qui prennent de l’ampleur vont plus loin, dans la logique du « deep point cutting ». La mèche est tenue entre les doigts puis évidée sans effilage, de la pointe des ciseaux en petits coups précis. Chez Toni&Guy, les formateurs ont déjà dépassé ce stade de durabilité, devenu un standard dans la majorité des techniques employées. Désormais le défi est d’allier la « longue conservation » à des coupes changeantes, qui peuvent évoluer au gré des humeurs et des coiffages. Ce qui laisse encore moins de place à l’improvisation… « L’angle de coupe, la nature ou le toucher du cheveu, ce sont autant d’éléments qui doivent pousser le coiffeur à adapter sa technique, appuie Patrick Lagré. Cela s’acquiert en se formant et en s’entraînant sans arrêt. Dès que l’on travaille à l’intérieur à 3 ou 4 cm des racines, une mauvaise maîtrise du geste et le résultat est surtout… déplumé ! Il n’y a pas de mauvaises techniques, juste de mauvaises utilisations. » Et finalement, la coupe longue durée c’est simplement, quelque soit la technique, penser le sens de pousse du cheveu et en tenir compte, mais aussi trouver les astuces qui le dirigeront, lui et ses voisins, dans le bon sens. Facile sur le principe…