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La Rédaction de L'Eclaireur www.leclaireur-coiffeurs.com

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L' équipe de la rédaction de L' ECLAIREUR composée de  Brice Thiron, Florence Baumann assisté de l' éditeur Christian GUY ainsi que d' autres contributeurs occasionnels ont  réuni les archives de L'ECLAIREUR,  Vous bénéficiez ainsi de plus de 75 ans d' expérience de la coiffure cumulées par nos équipes,  lesquelles ont interviewé  les plus grands professionnels,  dans tous les métiers.

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17 février 2011

L’art du brushing

Le brushing ? Tout un symbole, pour les femmes comme pour leurs coiffeurs... On l’adore, on l’adopte, on le rejette de façon ostentatoire, on le trompe avec le coiffage aux doigts. Signe d’époque, on le redécouvre pour le réinventer : plébiscité dans sa forme choucroutée dans les années 60, conspué dans la libérale décennie 70, puis repris dans les années 80 par les fameuses wonder-women, pour être de nouveau écarté avec le courant grunge des années 90, il n’en finit pas de déclencher la passion. Cependant, au-delà des modes,  il reste aussi un marqueur social fort. Pour preuve, les grandes maisons qui ne l’ont jamais abandonné. Chez Alexandre de Paris, Carita, Claude Maxime, Dessange ou Alexandre Zouari, il représente même la clef de voûte du chic. Pour Christophe-Nicolas Biot, directeur artistique de Claude Maxime, « le brushing fait partie intégrante de la marque, il fidélise une clientèle que les autres n’ont pas. Sans lui, aucune couleur ne brille autant, aucune coupe n’est aussi bien mise en valeur ». Il est vrai que ces salons de prestige attirent encore des habituées du shampooing-brushing bi-hebdomadaire. 
Avec le retour du glamour de ces trois dernières années, les coupes effilées ont cédé petit à petit la place aux coupes pleines. Désormais, on le sait, les clientes souhaitent des résultats de coiffage plus travaillés, sans perdre l’esprit naturel. Une équation difficile à réaliser, parfois source de déception. La raison ? Trop peu de coiffeurs connaissent aujourd’hui l’art du brushing. Olivier Allione, responsable d’un des 15 salons du groupement Les Coiffeurs du Sud, constate : « les plus jeunes n’ont pas été suffisamment formés au coiffage, ils ne savent pas réaliser des brushing travaillés. La tendance des cheveux raidis à la plaque n’a rien arrangé : soit les cheveux sont trop tirés, soit ils sont raidis comme des baguettes. Il faut revenir aux fondamentaux du métier ». Pour cette raison, l’académie du groupement a mis en place des stages de coiffage.
Chez Toni&Guy, la question ne se pose pas. L’enseigne, qui a fondé son concept sur le fait de déconstruire les classiques, impose à tous ses nouveaux coiffeurs de reprendre les bases sous la forme de 12 coupes imposées. C’est ainsi que chacun apprend ou ré-apprend les brushings tournés vers l’intérieur, vers l’extérieur, ou les mèches placées en arrondi. Comme l’explique Rostème Cherchari, art director (le plus haut grade de l’enseigne) depuis 6 ans : « nos techniques de coupes sont pensées pour une durée de 3 à 6 mois et c’est vrai que la nouvelle génération de coiffeurs n’a pas très envie de prendre la brosse ronde !  Mon statut attire des clientes qui ont envie d’êtres coiffées. Elles ont entre 40 et 50 ans, sont naturelles et chics et apprécient le côté branché du salon. Certaines d’entre elles travaillent à l’Elysée, elles prennent rendez-vous pour leur brushing quotidien. ».
Valérie Bodimneau, formatrice chez Formul’A, constate, elle, beaucoup de nouvelles demandes en matière de stages de coiffage. « Les coiffeurs ont perdu le sens du coiffage, ils coiffent trop vite, la cliente sort du salon souvent déçue. En 2007, l’académie va initier de nouveaux stages de styling et de mise en matière afin de pallier ce manque. Il est important, au-delà des tendances, que les coiffeurs retrouvent le bonheur de coiffer. »
Un bonheur rentable pour le coiffeur ? Le brushing se facture en moyenne 30 euros et sollicite une personne entre 20 et 40 minutes, selon la longueur des cheveux. Bien moins rentable que la coloration ou même que la coupe, il a subi de plein fouet la crise économique ! Pour preuve, en 30 ans, le nombre de clientes passant uniquement la porte d’un salon pour un brushing a considérablement chuté. Si la tendance s’inverse, elle permettrait alors aux coiffeurs de fidéliser une nouvelle clientèle, mais aussi de valoriser le métier car il va sans dire qu’un brushing, lorsqu’il est réalisé dans les règles de l’art, ne s’improvise pas dans une salle de bain !

A QUOI RECONNAÎT-ON UN BON BRUSHING ?
Doser chaleur, humidité et coup de brosse : une technique de pointe…
- Sur cheveux fins, on lisse chaque mèche à la brosse moyenne en poils de sanglier, afin d’éviter la montée d’électricité statique. La chaleur moyenne du séchoir permet de ne pas « plomber » le brushing. Le plus difficile : savoir s’arrêter avant que le cheveu ne soit figé.
- Sur cheveux longs, il faut éviter de reprendre la même mèche à la brosse des dizaines de fois. Mieux vaut préférer le geste lent et précis, en réalisant à chaque fois des sections.
- Sur cheveux frisés, ne pas pré-sécher la chevelure, mais préférer l’essorage à la serviette. Ici, le séchoir ne fait pas gagner de temps, et l’humidité permet de détendre davantage la frisure. Utiliser ensuite un maximum de chaleur, et s’armer d’une bonne dose de patience !
- Sur  cheveux épais, travailler des mèches fines à la brosse ronde, à chaleur maximale et laisser refroidir naturellement.
- Enfin, pour décoller les racines, et donner à l’ensemble du volume, travailler les racines au séchoir, par en-dessous.