NOS EXPERTS

La Rédaction de L'Eclaireur www.leclaireur-coiffeurs.com

La Rédaction de L'Eclaireur www.leclaireur-coiffeurs.com

L' équipe de la rédaction de L' ECLAIREUR composée de  Brice Thiron, Florence Baumann assisté de l' éditeur Christian GUY ainsi que d' autres contributeurs occasionnels ont  réuni les archives de L'ECLAIREUR,  Vous bénéficiez ainsi de plus de 75 ans d' expérience de la coiffure cumulées par nos équipes,  lesquelles ont interviewé  les plus grands professionnels,  dans tous les métiers.

POSER VOS QUESTIONS POSER VOS QUESTIONS POSER VOS QUESTIONS
08 mars 2011

Comment bien traiter les cheveux fins ?

Les cheveux fins et sans tonus : une problématique extrêmement courante, touchant la moitié des femmes, et bien connue des coiffeurs. Bien connue… vraiment ? Dans l’ensemble, oui ; mais pour s’occuper correctement de ce type de cheveux, il faut aiguiser son sens de l’observation… Les cheveux fins sont assez faciles à détecter. Et pourtant, d’après Mireille Miroglio, directrice de formation chez René Furterer, même lors du premier examen, l’erreur est possible : « Une chevelure dense peut faire passer à côté d’un cheveu fin. Certaines femmes elles-mêmes se trompent sur leur nature de cheveu. » Le critère objectif retenu pour indiquer la finesse d’un cheveu est assez précis : son diamètre doit varier de 40 à 60 micromètres. Un gros cheveu possède pour sa part un diamètre de 80 à 100 micromètres ; un cheveu moyen, de 60 à 80 micromètres. Le cheveu peut être fin par nature, pour des raisons purement génétiques. Il risque aussi de devenir fin lorsque la personne vieillit ou, de façon transitoire, par perte de matière à la suite d’agressions mécaniques (brossage excessif) ou chimiques qui altèrent sa structure. A chaque cas son traitement : à la ménopause, par exemple, l’affinement des cheveux se double parfois d’un problème de sécheresse, qui requiert un traitement spécifique, ou d’une apparition de cheveux blancs, dont la texture tend à s’altérer.

UN CHEVEU TRÈS RÉACTIF
Reste que le cheveu naturellement fin est plus susceptible de manquer de tenue au coiffage, de posséder une tige trop molle, et même de casser. Cette fragilité peut le rendre terne d’aspect. En outre, du fait de sa structure naturelle moins robuste, il risque une plus grande sensibilisation après une coloration. Pour donner du volume à ce type de cheveu et en maintenir la structure, il faut donc en prendre particulièrement soin. « Quand une personne accuse une baisse de tonus et ressent du stress, ses cheveux, quelle que soit leur nature, peuvent en être affectés, explique Mireille Miroglio. Mais sur des cheveux fins, cette influence se fera sentir plus vite et, surtout, sera plus visible. Notre gamme Tonucia agit sur le cheveu à plusieurs niveaux, et notamment à la racine. C’était un critère essentiel pour René Furterer, qui se plaisait à dire :”De beaux cheveux poussent sur un cuir chevelu sain !” Un cheveu sans tonus doit être traité sur sa surface, mais aussi en profondeur ; sinon, on masque provisoirement les causes de ce problème et on obtient uniquement un effet cosmétique, sans amélioration de l’état du cheveu. La personne concernée doit donc surveiller son alimentation, éviter les carences vitaminiques et observer une hygiène de vie correcte, notamment en se préservant du stress, qui peut induire des ”microspasmes” des muscles arrecteurs et perturber l’environnement à la base du cheveu. Enfin, il convient de traiter le cuir chevelu pour dynamiser la microcirculation sanguine au niveau du bulbe ; elle apportera alors localement les nutriments indispensables. Cela n’épaissira pas le diamètre du cheveu mais aura un effet réel sur sa souplesse et son tonus. » En complément, la marque lance, début mars, une autre gamme dédiée aux cheveux fins : Volumea.
A quel moment faut-il traiter les cheveux fins et sans tonus ? Tout le temps ! Mais, selon Françoise Lavant, chargée de formation pour les marques Phyto et Secret Professionnel by Phyto, certaines périodes sont à privilégier : « On peut faire des cures de 6 à 8 semaines plusieurs fois par an, mais la période la plus critique est tout de même la sortie de l’hiver, le début du printemps, les gens se sentant souvent moins en forme à ce moment-là. C’est également vrai pour leurs cheveux ! Avec un masque au guarana, on leur redonne un coup de fouet, en plus des effets volumateurs et protecteurs (notamment contre la chaleur du sèche-cheveux) apportés par la protéine de riz, les algues rouges et l’extrait de gleditschia. »


À ENTRETENIR TOUTE L’ANNÉE
Mireille Miroglio, de son côté, met l’accent sur deux périodes phares : « Autour de décembre et de juin, le tonus capillaire baisse. Si l’on tient compte du cycle de croissance des cheveux, c’est une des raisons possibles de leur chute trois mois plus tard, c’est-à-dire au printemps et à l’automne. » Chez René Furterer comme chez Secret Professionnel et Phyto, le traitement régulier aux huiles essentielles fait partie de la philosophie maison. Kérastase a pour sa part conçu Biotic, un traitement pour le cuir chevelu, tandis que son Rituel Volumactive (de 15 à 25 minutes), destiné aux cheveux fins, soigne la fibre capillaire. « Le bain prépare le cheveu, puis un soin lui donne du galbe et reconstruit le ciment intercellulaire ; pour finir, on applique un soin texturisant », détaille Julie Vidal, directrice des formations Kérastase et Shu Uemura Art of Hair. « Le suivi à domicile s’avère tout aussi important. Le traitement du cheveu naturellement fin est techniquement difficile parce qu’il faut lui apporter, grâce à des soins et à des coiffants adaptés, volume, ressort, brillance et mise en forme, sans affecter sa légèreté. Le cheveu fin se montre plus vulnérable et sensible, mais Kérastase et Shu Uemura (avec la ligne Muroto Volume) permettent de pallier cette fragilité toute l’année. Ensuite, c’est au coiffeur d’adapter ses propositions en fonction des autres éléments de son diagnostic et du temps dont dispose la cliente pour se consacrer à l’entretien de ses cheveux. Une cérémonie beauté de Shu Uemura peut durer 50 minutes pour un traitement profond, mais des services de 15 minutes restent possibles, en utilisant les mêmes produits à base de Deepsea Water, l’un des fondamentaux de la marque -une eau de mer puisée en profondeur, riche en minéraux essentiels. Si le cheveu de la cliente devient plus fin avec l’âge, nous avons une ligne spécifique pour remédier à ce problème, de même pour le cheveu abîmé. D’où l’importance du dialogue et du diagnostic pour démarrer un traitement adapté », poursuit-elle.

CRÉER UN RITUEL VALORISANT
Du côté de Secret Professionnel by Phyto et de René Furterer, on pousse également les coiffeurs dépositaires à mettre en œuvre une démarche globale avec un rituel valorisant le soin et permettant d’en renforcer l’efficacité. Les massages capillaires activent la microcirculation du cuir chevelu, favorisant ainsi la diffusion des actifs appliqués, tout en offrant à la clientèle une parenthèse plaisir. Des procédures de traitement simplifiées permettent de poursuivre à domicile l’entretien de la chevelure. Pour ce faire, on doit utiliser au quotidien des produits gainants et épaississants afin de fortifier et de protéger la fibre plus sensible du cheveu fin. « Cet effet peut être obtenu grâce à des microprotéines de blé et à des dérivés de soja, détaille Mireille Miroglio. Ainsi, la matière du cheveu est renforcée, et il a plus de tenue au coiffage. Des ciments ”biomimétiques” comblent les brèches intercellulaires, et des soins sans rinçage, faciles à utiliser à domicile, accentuent la cohésion des écailles du cheveu. Il faut juste répartir convenablement le produit au peigne, vers les racines et les pointes. Cela marche si bien que, si l’on applique le produit sur le dessus de la tête sans le répartir, on obtient un effet de masse très localisé. » Reste évidemment la solution, classique et efficace, du spray volume racines. Qu’en est-il de la coloration du cheveu fin ? Il n’y a heureusement pas de contre-indication, pour peu qu’elle fasse l’objet d’une attention particulière en matière d’entretien. Pour autant, chez Phyto/Secret Professionnel, on applique souvent des huiles essentielles avant, voire pendant, la technique. Et Françoise Lavant de préciser : « Nous conseillons parfois de choisir un ton sur ton si le taux de cheveux blancs le permet, mais une coloration d’oxydation à faible teneur en ammoniaque, voire une coloration permanente aux plantes, est aussi envisageable. » Pour Mireille Miroglio, la coloration ne pose pas de problème, même si chez René Furterer on préfère le cheveu le plus naturel possible : « Il faut juste recourir à notre gamme pour cheveux colorés, notamment à un shampooing au pH adapté (acide). On pourra reprendre par la suite le traitement habituel pour cheveux fins, avec des produits qu’il est tout à fait possible d’alterner avec ceux destinés à l’entretien des cheveux colorés. » Julie Vidal, pour Kérastase et Shu Uemura Art of Hair, constate pour sa part que la coloration peut servir à réaliser une mise en relief intéressante de ce type de cheveux.
L’avantage des soins pour cheveux fins, sans tonus ou mous, c’est qu’ils peuvent être facilement présentés comme des services « énergisants » réguliers, destinés à un type de cheveux très répandu puisqu’il concerne la moitié de la population.

UN CHEVEU QUI S’ALOURDIT
Et ces soins vont initier cette clientèle à des rituels plus élaborés, tels l’entretien de la couleur, les traitements antipelliculaires et contre les problèmes de cuir chevelu. « Si le cheveu fin n’est pas forcément lié à un problème de cuir chevelu, on rencontre assez souvent des cheveux gras et fins chez les hommes », constate Mireille Miroglio. « De fait, le sébum se localise davantage sur les pointes et alourdit plus facilement cette nature de cheveu », confirme Françoise Lavant. Il ne faut cependant pas se tromper de diagnostic : si le cheveu graisse et s’alourdit visiblement plus vite, le cuir chevelu n’est pas forcément gras ; c’est la nature de la tige capillaire qui veut cela. Enfin, l’origine ethnique influençant le type de cheveux, ceux d’une personne métissée devront faire l’objet d’un diagnostic précis, en tenant compte d’une variable supplémentaire : l’alimentation. Ainsi, même les Asiatiques, qui possèdent une fibre capillaire généralement plus grosse et régulière, voient leur nature de cheveux évoluer après s’être installés dans des pays européens ! Mais, dans l’ensemble, le facteur héréditaire est tout de même le plus important.