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La Rédaction de L'Eclaireur www.leclaireur-coiffeurs.com

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02 novembre 2010

Les 3 règles de base à conseiller pour un bon entretien de la couleur

Avec l’espacement des visites et des colorations, un service intermédiaire s’impose pour les raviver, délimitant ainsi une nouvelle niche. Hélas, ce « rafraîchissement » en salon et/ou à domicile est encore trop souvent oublié !
C’est une nécessité : à l’heure où la coloration reprend un peu du poil de la bête, allant même -certes timidement !- à contre-courant de la conjoncture, ce service doit se renouveler sans relâche ! Mais il est difficile d’alourdir davantage, le jour J, la note du client, même si le lancement d’une nouveauté forte légitime parfois un petit réajustement tarifaire.
1 - ORGANISER LE SUIVI À DOMICILE GRÂCE À DES CONSEILS ET À DES PRODUITS
Hier réservés à une poignée de coiffeurs spécialistes, adeptes de marques élitistes, les shampooings et les soins pigmentants (éventuellement créés sur mesure) constituent l’une des réponses possibles en matière de suivi à domicile. Plus globalement, les marques ne cessent de rappeler que lors de la revente de produits adaptés pour la protection des cheveux colorés, la continuité du service doit être assurée pour aider le client à garder une belle couleur. Et cela donnera, par ricochet, une image positive du professionnel qui a réalisé la technique ! « Les stabilisateurs de pigments incorporés dans ces gammes permettent de prolonger l’effet de la coloration. Ils sont partie intégrante du suivi beauté à domicile que nous recommandons aux coiffeurs de mettre en place », détaille Irène Martinez, responsable de l’académie ASK Schwarzkopf. Il faut dire qu’avec l’espacement des visites, le délai entre deux techniques atteint souvent un mois et demi à 2 mois, de quoi laisser le temps aux teintes de vraiment vieillir, voire de se dégrader. « Pour bien former la cliente à la protection de la couleur, le coiffeur doit lui présenter en revente des produits adaptés et lui prodiguer des conseils, explique Céline Raymon, directrice de l’éducation chez Matrix. Bien sûr, l’évolution de la technique est en grande partie liée à l’oxydation naturelle, à laquelle on ne peut échapper complètement, mais il faut interroger la cliente sur ses habitudes pour l’aider à en réduire les effets. » On pensera évidemment à la préservation de la couleur au quotidien en proposant des produits complémentaires, destinés à limiter l’impact des catalyseurs d’oxydation comme la piscine, le soleil ou la mer : ils contiennent des filtres UV, des actifs protecteurs des pigments et des « raviveurs » de brillance. Mais le coiffeur est aussi capable de montrer à la cliente la marche à suivre dans sa vie de tous les jours : « On peut lui rappeler des gestes simples, parfois oubliés, lui conseiller, par exemple, de ne pas écourter le temps du préséchage pour éviter une utilisation intempestive du sèche-cheveux, qui sensibilise la fibre, poursuit Céline Raymon. Et, bien sûr, vu les nouveaux usages du fer à lisser à la maison, le professionnel doit plaider pour l’emploi de produits de protection thermoactifs. » Une dépense supplémentaire pour le client ? Certes, mais si on les applique correctement (seule une petite quantité est nécessaire), ils durent longtemps et peuvent servir plusieurs fois, apportant un vrai plus -visible par la cliente- concernant la qualité de la fibre capillaire. Dans l’idéal, une femme « colorée » par son coiffeur ne devrait pas repartir sans produit… mais c’est un peu délicat de lui suggérer un tel achat alors qu’elle vient de se faire pratiquer l’une des prestations les plus coûteuses ! Cette approche est clairement plus facile à adopter dans un salon haut de gamme, où le coiffeur s’autorisera à partir sur un forfait plus élevé, incluant le coût du produit. Certaines marques proposent même sur catalogue des colorations ton sur ton ou des raviveurs de couleur à vendre en salon pour un usage à la maison. Mais les coiffeurs sont généralement un peu réticents à les conseiller : souvent par crainte d’alourdir la note, mais aussi de déléguer une partie de leur savoir-faire à la cliente, ou de le banaliser.

2 - UN SERVICE INTERMÉDIAIRE POUR COMPENSER L’ESPACEMENT DES VISITES
Il semblerait que la prestation médiane, en salon, soit pour le client la solution la plus pratique et surtout la moins « douloureuse » pour son portefeuille. Proposé régulièrement, voire de façon systématique, par les spécialistes de la coloration, ce service a l’avantage de la rapidité, de l’efficacité, et son prix est raisonnable. « En 5 à 10 minutes, il est possible de raviver la couleur avec une coulée de pigments, 3 semaines après la technique, nous explique Irène Martinez. On peut le faire en douceur, sans sensibiliser la fibre capillaire, en réalisant un ton sur ton ou une coloration semi-permanente. Résultat : les cheveux blancs sont couverts en transparence, les effets de la repousse estompés ; on a aussi remédié de la sorte à la perte de certains pigments chauds ou neutralisé le jaunissement des blonds, qu’il est possible de patiner. Il faut juste bien respecter la colorimétrie concernant les reflets. » Pour Céline Raymon également, ce service ne pose pas de problème, si ce n’est que les coiffeurs pensent rarement à le conseiller : « C’est à nous de les aider à le mettre en avant et à le marketer. Il est si simple à réaliser sur le plan technique : on confère, en un temps très court, des nuances aux blonds en travaillant en transparence, on leur restitue leur brillance mais sans leur apporter des reflets ; en revanche, on devra probablement en rajouter aux bruns et aux châtains. Pour les tonalités cuivrées, on peut avoir recours à un boosteur de couleur,  mélangé avec de l’eau chaude, qu’on applique lors du passage de la cliente au bac, juste avant le shampooing ; puis on rince. En 3 ou 4 minutes, on redonne de l’éclat, de l’intensité et de la lumière à la couleur. » C’est aussi valable pour la technique en tête entière que pour des mèches ou un balayage. L’idée-force de ces prestations est de construire un service autour des produits de coloration directe ou d’utiliser un « vrai » ton sur ton, c’est-à-dire sans éclaircissement. Sauf problème particulier constaté au moment du diagnostic, le coloriste réalisera donc un travail rapide, concentré sur les reflets et la brillance.

3 - COMPLÉTER L’ENTRETIEN PAR UN SOIN PROFOND
Si on veut aller plus loin, ce service peut être associé à une prestation de soin profond en salon, effectuée entre deux techniques, pour préserver la qualité du cheveu, clé d’une belle coloration. Dans ce cas, on perd le côté rapide et bon marché de la réactivation express de la couleur. « Nous devons tout faire pour maintenir sa qualité, constate simplement Céline Raymon. Mais, paradoxalement, on peut craindre que cela n’accentue l’espacement des colorations d’oxydation, surtout entre deux travaux de mèches et balayage !  Toutefois, le plus important, c’est de créer une relation privilégiée avec la cliente, dans une logique de suivi beauté tout au long de l’année. Il est ainsi possible d’influer sur ses habitudes quotidiennes et, tout comme elle ne sort jamais sans sa crème de jour, de l’inciter à appliquer les produits professionnels sur ses cheveux ! » En fait, le suivi systématique a assez rarement lieu, même si les coiffeurs sont plus attentifs et moins avares de leurs conseils dans les cas extrêmes, lorsqu’il est évident qu’un entretien de la couleur s’impose.

Bruno Thomas