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La Rédaction de L'Eclaireur www.leclaireur-coiffeurs.com

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L' équipe de la rédaction de L' ECLAIREUR composée de  Brice Thiron, Florence Baumann assisté de l' éditeur Christian GUY ainsi que d' autres contributeurs occasionnels ont  réuni les archives de L'ECLAIREUR,  Vous bénéficiez ainsi de plus de 75 ans d' expérience de la coiffure cumulées par nos équipes,  lesquelles ont interviewé  les plus grands professionnels,  dans tous les métiers.

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05 avril 2011

Quel est l'intéret réel d' aller en Académie et pourquoi faire exactement ?

Après un passage à vide, dans les années 90 , la mode semble être de nouveau au développement des académies et à leur retour partout en France. L’expression d’un véritable besoin ? Une chose est sûre en tout cas : le perfectionnement n’est toujours pas entré dans les mœurs... «Cercle de lettrés ou d’artistes » ou « lieu où l’on s’exerce à la pratique d’un art », il n’y a pas à dire, lorsque l’on examine sa signification littérale, le terme d’académie est valorisant. Depuis des années, certains l’utilisent ; et depuis peu, tout le monde s’y est mis, y compris pour le plus petit stage. « Centre de formation », cela en jette moins, mais semble pourtant plus proche de la réalité sur le terrain, car tous ces établissements ont avant tout un rôle très concret : améliorer la pratique quotidienne des coiffeurs. Alors, un véritable besoin ? Incontestablement, déclarent les coiffeurs eux-mêmes, conscients de certaines de leurs lacunes, mais qui sont pourtant 76% (sondage express sur www.leclaireurhebdo.com) à mettre en place moins d’un stage par an au sein de leur entreprise.

LA FORMATION CONTINUE AU SECOND PLAN
L’arrivée du droit individuel à la formation (DIF) devrait progressivement changer la donne, obligeant les entreprises les moins impliquées à s’investir. Alors oui, le besoin devrait continuer d’augmenter, justifiant pleinement cette montée en puissance des académies partout en France. Signe qui ne trompe pas, L’Oréal s’y met aussi, en rénovant ses espaces formation (dont celui de la rue Royale à Paris), de même que plusieurs de ses coiffeurs, notamment les ambassadeurs, en région, qui se sont dotés de leur propre Académie. Il en est ainsi, par exemple, de Christine Margossian à Lyon, de Denis Holbecq à Evreux, de Christophe Gaillet à Anglet, ou encore de Jean-Marc Joubert, déjà à la tête d’un centre de formation à Poitiers, qui en a aussi ouvert un à Paris, etc. Ainsi, « les coiffeurs parlent aux coiffeurs » et font école sur leurs thèmes forts et, souvent, les dépassent avec l’aide d’équipes de formateurs. Pourtant, l’offre, corrélée avec les demandes véritables des coiffeurs, en reste le plus souvent aux fondamentaux et au coeur « noble » du métier : coupe, techniques et chignons-attaches, désormais enrichis d’une formation spécifique consacrée à la pose d’extensions, comme le constate Nicole Montesantos, de l’Académie du même nom. « Nous avons, en coupe, une forte attente en ce qui concerne le travail soigné. On a trop effilé, du coup de nombreux coiffeurs ne savent plus construire et massacrent les cheveux. » Quant à l’offre de formation concernant l’amélioration de l’accueil, la vente ou le management, si elle apparaît plutôt conséquente lorsque l’on feuillette les brochures des maisons de produit et des centres de formation les plus exhaustifs, elle est en fait loin de faire le plein.
« Le problème vient de ce que nombre de coiffeurs focalisent surtout sur les techniques de coupe », explique Eric Meillerais, dont l’Académie se situe au cœur de Nantes. « C’est une bonne chose, poursuit-il, et nous proposons des stages en ce sens. Seulement certains viennent plusieurs fois, chez nous comme ailleurs, sans être suffisamment actifs dans leur démarche. Plutôt que de saisir la technique globale, ils se concentrent trop sur la coupe qui leur est expliquée, n’arrivant pas en sortir et à créer autour de cela. » Et Philippe Reppert d’Elit’Academy, à Metz (qui fonctionne beaucoup de manière décentralisée) de surenchérir : « Beaucoup de coiffeurs ont une maîtrise correcte de la coupe, mais se concentrent trop sur les effets de frou-frou au lieu de mettre en place une véritable évolution de leur façon d’être. Ils perdent des clients sans réussir à comprendre que le problème vient d’une mauvaise appréhension de leurs attentes. C’est la différence entre vendre de l’hygiène, ce qui sera toujours trop cher, et être un créateur de beauté, un vrai, qui grâce à une écoute active et une bonne compréhension de la typologie de sa cliente, aura la bonne proposition. Pour le moment les groupes sont plus sensibilisés à ce travail comportemental que les plus petits indépendants, alors que la façon de faire est valable pour tous. »

COUPE, TECHNIQUE ET CHIGNON EN TÊTE
Alors, des coiffeurs trop obnubilés par la coupe et les attaches ? Souvent… Reste que Christine Margossian a constaté, lors des stages réalisés pour L’Oréal Professionnel et Redken, et à sa grande surprise « que même les remises à niveau à travers des stages de coupe basique apportent énormément aux coiffeurs, dont beaucoup ont quelques lacunes qu’ils compensent mais continuent de traîner, faute de remettre à plat les bases ». Elle le fait désormais avec son Académie, ouverte en janvier, en proposant plusieurs niveaux pour la coupe et les attaches. Pour autant, une approche plus globale de la beauté, mais aussi de la façon d’être du coiffeur, n’est pas oubliée.  Des stages de conseil en image, tels que ceux proposés par l’Académie Jean- Yves Bouley à Paris, en plus des incontournables coupe, coloration, stylisme et travail sur cheveux longs, vont ainsi dans ce sens. Philippe Ingels de Formul’A (à Paris, Lille et bientôt Bordeaux) contourne la difficulté des sujets moins classiques avec les « stages événementiels ». L’idée : placer des thèmes comme le management ou les clés de la vente en allant au-devant des coiffeurs. « Souvent les stages de ce type sont proposés en nombre partout, mais  sont mal remplis. Nous préférons en faire moins mais en organisant et en prospectant par mailing, ce qui nous permet de renforcer l’intérêt suscité par le stage, avec un nombre de participants suffisant pour créer l’émulation. Reste que le fonds de commerce des écoles sera toujours la coupe, le stylisme et les chignons ! » Les groupes de franchise ont depuis longtemps des centres, voire des académies parfois partiellement ou totalement ouverts aux coiffeurs extérieurs.Vog bien sûr avec Formul’A, dont 40% des clients ne sont pas du groupe, mais aussi la nouvelle Academy Michel Dervyn (sans oublier l’Académie Alexandre), l’Académie Régis, celles d’Eric Stipa (à Tours et à Lyon), dont la formation est une marque de fabrique,  ou encore de Jacky Carpy, de l’enseigne marseillaise Coiffeurs du Sud, de M.Partn’Hair, avec les indépendants de Viva la Vie, du centre Perform de Jean Vallon à Montpellier… Bref, les exemples de centres de formation ne manquent pas dès que les coiffeurs s’organisent un tant soit peu en réseau. D’autres jouent les affinités de style comme Toni&Guy ou certains coiffeurs Tigi, tels Guy Postec, Alexandre Pattein et Marc Bessonne, tentés par des centres de formation pas forcément très… académiques, justement, à l’instar de l’Académie parisienne Franck de Roche (Franck Rausch), qui se positionne entre technique anglo-saxonne et fantaisie latine, ou l’inclassable Claude Juillard