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La Rédaction de L'Eclaireur www.leclaireur-coiffeurs.com

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L' équipe de la rédaction de L' ECLAIREUR composée de  Brice Thiron, Florence Baumann assisté de l' éditeur Christian GUY ainsi que d' autres contributeurs occasionnels ont  réuni les archives de L'ECLAIREUR,  Vous bénéficiez ainsi de plus de 75 ans d' expérience de la coiffure cumulées par nos équipes,  lesquelles ont interviewé  les plus grands professionnels,  dans tous les métiers.

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28 février 2011

Quels horaires d’ouverture ?

Evolution des styles de vie oblige, les coiffeurs adaptent leurs horaires face à une clientèle qui ne se satisfait plus du sempiternel 10h00-19h00. Quand la notion de «métier de service» prend tout son sens...Horaires décalés de plus en plus fréquents pour les clients, 35 heures, etc : le sacro-saint 10h00-19h00 a du plomb dans l’aile. Bien sûr, la question des horaires d’ouverture se pose surtout pour les salons comptant plusieurs collaborateurs. Mais elle se pose. «Difficile en la matière de dégager des tendances générales : les nocturnes semblent avoir un peu moins la cote qu’autrefois, en revanche, la tendance semble être à une ouverture plus matinale... Mais ce n’est que mon ressenti !» juge Alexandra Landowski, formatrice à l’Académie Régis France. Autre nouveauté : le samedi après-midi ne fait plus forcément recette. On voit des salons fermer à 16 heures ce jour-là... ce qui aurait été impensable il y a peu !               

JOUER LA CARTE DU MATIN
Face à cette délicate question, chacun s’organise en fonction du personnel (aux 35 heures) et des flux de clientèle. Les coiffeurs se font plus matinaux qu’avant !

Dominique Sulzer, à la tête du salon «Anne d’Albray» à Maisons Alfort, une ville tranquille de la proche banlieue parisienne, a beaucoup jonglé… «On a tenté la nocturne le vendredi jusqu’à 20h00, se souvient-elle, mais ça ne fonctionnait pas vraiment». Un quartier résidentiel, une rue calme... Sa tentative d’ouverture le lundi ne l’a pas davantage convaincue. «Je ne faisais que déplacer la clientèle... Les gens venaient pour la personne qui travaillait ce jour-là!» Même constat pour Franck Salomé (salon César Franck, en plein coeur de Lille). «ça revenait à déshabiller Pierre pour habiller Paul...» D’autres ne fermeraient pour rien au monde ce jour-là. Car ils offrent ainsi des plages horaires plus vastes à une clientèle dont le style de vie évolue. Et aux commerçants… La journée continue, quant à elle, se généralise, même dans des quartiers plutôt familiaux. Au moins quelques jours par semaine. «On a rétabli la journée continue du jeudi au samedi, poursuit Dominique Sulzer. C’est l’occasion de mieux nous organiser au niveau de la technique, nous qui avons une technicienne pour 4 coiffeuses.» Certains coiffeurs ont décidé de jouer la carte du matin. Philippe Laurent (salon «Philippe Laurent» à Gerardmer, dans les Vosges) accueille ainsi les clients dès 8h00 du matin le jeudi, et à 7h30 les vendredi et samedi ; Patrick Ulrich («Horizon 2000» à Sélestat) lève son rideau chaque jour à 8h00, et à 7h30 le samedi. Les clients ? «Des mères de famille qui viennent après avoir déposé leurs enfants à l’école, qui chez nous commence à 8h00», répond Patrick Ulrich. «Des commerçantes, des femmes qui veulent se faire coiffer avant d’aller travailler», poursuit Philippe Laurent. Corollaire : leurs salons sont fermés le lundi, et le samedi en milieu d’après-midi tout est terminé. «Avant les 35 heures, on avait une demande jusqu’à 19h00 le samedi», se souvient Patrick Ulrich, «maintenant, je ferme à 16h00. Avec l’influence de l’Allemagne toute proche, je me demande même si je ne vais pas avancer l’heure de fermeture à 14h00 !»

ATTIRER OISEAUX DE NUIT ET PASSANTS DU DIMANCHE
Dans d’autres salons, on joue plutôt les prolongations le soir... Le travail du dimanche est en revanche très encadré.
A Paris et dans les grandes villes, c’est plutôt la nocturne qui a la cote. Temps de transport et travail des femmes obligent. Cet horaire tardif donne souvent l’occasion aux clientes qui travaillent de faire leur technique «tranquillement». «C’est un peu le cas chez nous, explique Franck Salomé. La nocturne, jusqu’à 21h00, évite aux femmes de revenir dans le centre-ville le week end. Je la conserve le vendredi soir pour me démarquer de mes confrères, qui sont plus «jeudi soir» !» Se démarquer c’est bien, mais encore faut-il que ça reste rentable pour le salon. Il y a quelques années, le salon KPO, dans le 8ème arrondissement de Paris, organisait des nocturnes avec dj. Une initiative sympa dans ce quartier hyper central de Paris... mais qui a tourné court pour des questions de rentabilité. «Payer le DJ, et tout le reste : il aurait fallu facturer la coupe-brushing à un prix faramineux pour être rentable!» note-t-on du côté du salon. Les 35 heures, il faut le dire, n’ont pas simplifié les choses. Nadège Mercier, installée dans le 17ème arrondissement de Paris, ouvrait sur rendez-vous jusqu’à 22h00. Son salon étant situé à côté d’un hôtel, cet horaire tardif attirait les touristes qui sortaient dîner tard... «Je l’ai fait pendant 2 ans, mais ce n’est plus possible depuis les 35 heuress: ça entraîne des récupérations, des calculs à n’en plus finir, tout ça pour 1 ou 2 rendez-vous...» déplore-t-elle. «Je ne pense pas remettre en place ce système, sauf exceptionnellement, pour une bonne cliente qui aurait une soirée.» Thierry Allinckx, lui, a fait de cette ouverture tardive l’un des points forts de son affaire. Il possède 2 salons Space Hair situés l’un à côté de l’autre, l’un aux horaires classiques et l’autre, «où la musique est plus forte», sourit-il, qui est ouvert de 11h00 à 22h00 voire 23h00 selon les jours... Un choix lié au quartier: dans ce coin proche du Marais branché, «ouvrir tôt le matin ne sert à rien», juge Thierry Allinckx. En revanche, le soir draine une clientèle qui sort tard du boulot et pour qui même la fermeture à 20h00 serait prématurée. «Mes salariés ne sont pas du tout matinaux, certains commencent leur journée à 15h30 voire 17h00 et ça ne leur pose pas de problème... J’aimerais ouvrir le dimanche, conclut-il, mais je n’ai jamais obtenu l’autorisation. Un de mes voisins ouvre, mais il se prend des PV...» Le commerce du dimanche est en effet strictement réglementé.  La donne est différente dans les centres commerciaux et les galeries marchandes, généralement ouverts certains dimanches de l’année (avant Noël par exemple). «Pour l’ouverture du dimanche, tout dépend de l’organisation qui gère l’entité», nous dit ce coiffeur à la tête de 3 salons installés dans des centres commerciaux de la région parisienne. «Une de nos affaires est située dans un grand centre, très structuré, avec une dynamique suivie par tout le monde : la question ne se pose pas, quand la grande surface ouvre le dimanche, tout le monde doit ouvrir, sinon on risque une amende.» Les choses sont différentes dans les petites galeries, souvent régies par des règles plus souples. «Là, chacun fait un peu ce qu’il veut, poursuit notre interlocuteur, en général nous ouvrons car ces journées drainent beaucoup de monde et on s’y retrouve.»  A chacun de faire ses calculs pour savoir quand il est rentable d’ouvrir ou de ne pas ouvrir. Une chose est sûre: les patrons coiffeurs doivent être encore plus disponibles qu’avant. On est un métier de service ou on ne l’est pas

SALARIÉS : UNE DURÉE DE TRAVAIL  ENCADRÉE
Jouer sur les horaires, c’est bien, mais les plages de travail des salariés obéissent tout de même aux règles de la Convention collective et du Code du Travail... Petit rappel :
- la durée quotidienne de travail effectif ne peut pas dépasser 10 heures (8 heures pour les «moins de 18 ans»)
- l’amplitude journalière (durée de travail + temps de pause) ne peut dépasser 11 heures par jour (12 exceptionnellement). Ce chiffre est ramené à 10 heures en cas de travail au-delà de 21h.
- les entreprises en journée continue doivent accorder aux salariés une pause d’au moins 30 minutes, à prendre entre 11h00 et 15h00.
- quant à l’ouverture les dimanches, elle obéit à des règles complexes, qui varient d’un département à l’autre, selon que le salon est en centre commercial ou pas...

TEMOIGNAGES :

ROBERT COIFFURE À GRASSE : «SERVICE MAXIMAL»
«Si vous deviez faire évoluer vos horaires, ce serait dans quel sens ?» A cette question, Robert, à la tête du salon du même nom à Grasse, éclate de rire : «Mais comment voulez-vous que je les fasse évoluer ? De 6h30 du matin à 19h30 le soir, du lundi au vendredi, ça ne vous suffit pas ? Sans oublier la nocturne du vendredi, jusqu’à 21h00...» Le salon n’ouvre tout de même pas chaque matin à 6h30, mais sur demande, Robert accueille des clientes dès cet horaire matinal. «ça concerne des femmes médecins, ou cadres, dont la vie professionnelle démarre sur les chapeaux de roue dès 8h00 du matin voire avant...» S’il n’y a pas de rendez-vous matinal, l’horaire d’ouverture n’est «que» 8h30. Robert, qui revendique une clientèle «de Grasse, de Cannes, des environs», explique la nécessité de cette vaste amplitude horaire «par le bouche à oreille, qui fonctionne bien. Sinon, ce n’est même pas un quartier passant, les soirs de nocturne tout est fermé à part nous...» Les horaires des 8 collaborateurs sont gérés par informatique... ça s’impose!


KPO-ALAIN DIVERT : «L’AMBIANCE LOUNGE DES NOCTURNES»
Le KPO nouveau est arrivé. Repris par Alain Divert, le salon de la rue des Capucines déborde de projets, notamment concernant les horaires d’ouverture. L’idée : coller aux différents modes de vie et souhaits des collaborateurs (certains «lève-tôt», d’autres non...) tout en offrant aux femmes la certitude de trouver porte ouverte sur des plages horaires bien plus larges. A l’exception du lundi, qui reste sur des horaires plus restreints, le salon sera désormais ouvert de 9h30 à 20h00. Le secret ? Une équipe suffisamment nombreuse (15 personnes) pour faire des roulements. Et le jeudi soir, ce sera nocturne, jusqu’à 21h00-21h30. «Pendant la nocturne, l’ambiance sera forcément un peu plus «lounge», précise le nouveau maître des lieux. Tapas, boissons... les clientes trouveront de quoi se restaurer un peu : ainsi, celles qui veulent sortir pourront directement rejoindre leurs amis dans un bar ou en boîte !»