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La Rédaction de L'Eclaireur www.leclaireur-coiffeurs.com

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L' équipe de la rédaction de L' ECLAIREUR composée de  Brice Thiron, Florence Baumann assisté de l' éditeur Christian GUY ainsi que d' autres contributeurs occasionnels ont  réuni les archives de L'ECLAIREUR,  Vous bénéficiez ainsi de plus de 75 ans d' expérience de la coiffure cumulées par nos équipes,  lesquelles ont interviewé  les plus grands professionnels,  dans tous les métiers.

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03 décembre 2010

Comment puis je faire bénéficier à plein selon vous mon salon des formations et salons professionnels existant ?

-Sortir régulièrement de son salon, c’est indispensable quand on est responsable d’une affaire : stages, événements régionaux, tout récent Mondial Coiffure Beauté, shows… Tout est bon pour s’aérer la tête, engranger infos et idées. Mais même si on est passionné, le but est aussi d’en faire bénéficier son entreprise, d’autant que tout ceci a un coût. Pas question, donc, que cela reste un coup d’épée dans l’eau !

Tout déplacement, aussi stimulant soit-il, est synonyme de dépenses : transport, éventuellement logement, absence du salon… Il faut donc, si ce n’est le « rentabiliser », au moins en tirer parti au niveau de l’équipe, des clientes, de l’établissement. Pour les formations, chacun sa technique : certains choisissent d’aller seul en stage, histoire de « défricher le terrain », avant d’y envoyer le reste des collaborateurs. D’autres optent pour les « mini-trainings » à l’intérieur du salon, où ceux qui se sont formés briefent les autres. Citons également une démarche originale, celle de Laurent Voisinet (« Les Astuces de Laurent » à Tours), qui demande aux salariés partis en formation de rédiger des « rapports de stage » qui serviront à alimenter la réunion qui suivra.

SALON : ÉCHANTILLONS, PHOTOS… BIENVENUS !
L’expérience d’un salon peut être plus délicate à transmettre que celle d’une formation. Car, les coiffeurs le disent, une manifestation professionnelle, c’est avant tout une question d’ambiance, d’atmosphère… Tout dépend si on participe en tant qu’« acteur » ou en tant que simple spectateur. Bien sûr, tout le monde n’a pas l’opportunité de faire un show sur la scène du MCB. Mais beaucoup de coiffeurs ont déjà pris part, qui à un salon régional, qui à un show pour telle ou telle occasion. A l’instar de Richard Rousseau à Angers (Maine-et-Loire) et Laurent Voisinet à Tours (Indre-et-Loire), on implique l’équipe (ceux qui le souhaitent) dans la préparation de la manifestation, et aussi dans la réalisation, le jour J. Le premier, qui a proposé lors du dernier MCB un show de coiffure masculine sur le thème « Histoires d’hommes », compare sa prestation à celle de Franck Cammas, gagnant de la Route du Rhum, qui a souligné avoir couru seul mais grâce au soutien d’une équipe. Quand on participe en tant que simple spectateur, c’est un peu plus compliqué. Déjà, le parcours demande à être bien balisé : ainsi, lorsque Laurent Voisinet va au MCB, il se fait son planning à l’avance… et s’y tient ! Si toute l’équipe n’est pas présente, on n’hésite pas à collecter des éléments (prospectus, échantillons, magazines, etc.), autant de supports potentiels pour une réunion de « debriefing ». Et on prend des photos (qui n’a pas, aujourd’hui, d’appareil numérique ?), qui seront montrées aux salariés absents de l’événement, mais aussi, pourquoi pas, punaisées aux murs du salon, pour lancer la discussion avec la cliente.

ASSOCIER UN COLLABORATEUR: OUI, MAIS LEQUEL ?
Pour sa part, Christian Chanoine, directeur associé de l’organisme de formation Pilotis, croit beaucoup aux vertus de l’« association ». « Quand le responsable du salon est seul à aller sur le terrain, explique-t-il, se pose en effet la question de la transmission ; et en plus, cela risque de créer une frustration dans le groupe. » C’est pourquoi il plaide pour la solution suivante : emmener un salarié -pas toujours le même !- sur les événements ou stages, avec comme objectif la transmission à l’équipe. Pour lui, la valeur ajoutée est d’autant plus forte. Reste qu’il faut alors choisir la bonne personne : « On doit pouvoir déterminer à qui on fera ce plaisir et selon quelle thématique, poursuit le consultant. Par exemple : telle collaboratrice est douée pour faire passer les messages, expliquer les choses ? C’est elle qui prendra part à telle formation. » A l’inverse, pour assister à un salon professionnel, pourquoi ne pas choisir un junior, qui sera certainement motivé par cette sortie ? Le rôle du chef d’entreprise revient alors à identifier la bonne personne et à l’aider à remplir sa mission. Car cela ne s’improvise pas. Pour Christian Chanoine, bâtir un plan d’action est incontournable : « Où je vais ? Que vais-je en tirer ? Sinon, le chef d’entreprise se laisse forcément rattraper par les urgences. » Très important : expliquer le pourquoi de telle nouvelle technique, de telle idée. « Comment exiger d’une équipe qu’elle change sa façon de travailler, qu’elle intègre une nouvelle façon de faire, si on ne lui indique pas dans quel but ? » interroge Christian Chanoine. Bref, on donne du sens au changement. Et comment ne pas être d’accord avec Laurent Voisinet, lorsqu’il affirme : « Souvent, les coiffeurs ne valorisent pas assez ce qu’ils font ? » Car le « faire savoir » compte tout autant que le savoir-faire…
Catherine Sajno


« STAGES : AUTANT DE PERSONNES, AUTANT DE RESSENTIS DIFFÉRENTS… »
Laurent Voisinet,  salons « Les Astuces de Laurent », Tours
«Quand je présente mes collections, je fais participer mes équipes à la préparation et à la prestation sur scène. En revanche, les fois où j’ai assisté au MCB en tant que simple spectateur, ça a été un peu plus difficile de ”retransmettre” cette expérience. J’ai fait des photos que j’ai ensuite montrées au salon, pour que les clientes voient que nous allions nous en inspirer. Lorsque j’envoie des gens de chez moi en stage, je leur demande à chacun de faire un ”rapport de stage” personnalisé, de décrire ce qui les a marqués. C’est très intéressant : sur 4 salariés partis en formation technique l’autre jour, tous ont eu une vision différente ! L’un sera plus sensible à l’ambiance, l’autre à l’apport de la nouveauté ; un salarié est féru d’informatique, il nous a fait un super rapport sur ordinateur. Ensuite, nous nous appuyons sur cela pour les trainings. En revanche, lorsque c’est moi qui assure une formation, je fais des photos d’ambiance pour montrer aux clientes une autre facette de notre métier. Les coiffeurs ne valorisent pas assez leurs réalisations ! »


« RÉINTERPRÉTER À NOTRE MANIÈRE, ET NON IMITER »
Richard Rousseau, salon « Richard Rousseau », Angers
«Quand je fais un show, comme l’autre jour au MCB, mon équipe a l’habitude de me voir en préparation, un peu comme pour une épreuve sportive ! Et vis-à-vis de la clientèle, je n’hésite pas à expliquer ce que je fais à l’extérieur : c’est aussi un geste commercial. Si on ne dit pas aux clients qu’un show implique également toute une recherche (chorégraphie, musique…), ils ne peuvent pas le deviner. Maintenant, lorsqu’il s’agit de transmettre ce que j’observe, dans les salons, les formations, pour moi, l’important, c’est de déclencher des envies chez mes collaborateurs. Je ”rapporte” un ou deux gestes qui m’intéressent, l’idée n’est pas de les imiter, mais de les réinterpréter à notre manière, les ”transcoder”. Je fais réagir l’équipe : ”Et ça, vous le sentez comment ? Plutôt à 45° ?” On échange, ce sont eux mon premier public. Dans tous les cas, l’idée est de faire partager quelque chose. »


« CLASSEUR ET ÉQUIPEMENT VIDÉO »
Dominique Servain, salon « DS Coiff », Savigny-sur-Orge (Essonne)
«Question formations, je m’arrange pour y aller seul dans un premier temps, pour tester. En effet, c’est un investissement, alors si jamais le stage est décevant… inutile de le faire suivre à tout le monde ! S’il est intéressant, ou bien j’y envoie des collaborateurs et on fait des mini-trainings entre nous, ou bien le formateur vient au salon (c’est ce qui s’est passé récemment avec Tigi). L’endroit étant équipé en vidéo, je m’appuie beaucoup sur les CD. Pour les salons professionnels, c’est autre chose : j’étais dernièrement au MCB ; j’ai déjà parlé à mon équipe de ce que j’y avais vu et de ce qui m’a intéressé, notamment une marque de lissage brésilien. Mais j’attends le CD de la manifestation pour me remémorer encore mieux ce que j’y ai observé. Concernant les clientes, je leur présente les nouveautés dans un grand classeur que j’ai mis à leur disposition, où je glisse aussi des photos des tendances, les articles qui parlent de mon salon… Lorsqu’il n’est pas là, elles le réclament ! »


« PHOTOS PUNAISÉES ET ÉCHANGES DE BONS PROCÉDÉS »
Nathalie Calderini, « LC coiffure », Nice
«Dernièrement, tout le monde est parti en stage : j’ai divisé l’équipe en deux, 3 personnes en formation ”coiffures de mariée” chez ”Alexandre de Paris”, et 3 autres en stage ”coupe” chez ”Toni&Guy”. Au retour, il y a eu un véritable échange : j’ai fait venir des modèles, les collaboratrices qui étaient allées chez Alexandre ont briefé les autres sur les coiffures de mariée… et inversement ! Je trouve que l’expérience d’un salon professionnel est plus difficile à ”retransmettre” : c’est surtout une question d’ambiance, de shows… Mais là, je reviens du MCB, et je vais afficher au salon les photos que j’y ai prises : un bon moyen d’aborder le sujet avec les clientes, qui, de toute façon, sont sensibilisées par les médias qui parlent désormais du Mondial !