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La Rédaction de L'Eclaireur www.leclaireur-coiffeurs.com

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L' équipe de la rédaction de L' ECLAIREUR composée de  Brice Thiron, Florence Baumann assisté de l' éditeur Christian GUY ainsi que d' autres contributeurs occasionnels ont  réuni les archives de L'ECLAIREUR,  Vous bénéficiez ainsi de plus de 75 ans d' expérience de la coiffure cumulées par nos équipes,  lesquelles ont interviewé  les plus grands professionnels,  dans tous les métiers.

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08 octobre 2010

Comment bien préparer les cheveux , et la cliente, pour l' été?

Dans la perspective des départs en vacances, les étagères des meubles de revente se garniront de capillaires solaires, bien mis en évidence. On prévoit des produits différents (shampooings, masques, sprays…), pour coller à toutes les attentes, et des collaborateurs briefés pour en parler. Les fournisseurs ont depuis plusieurs mois fourbi leurs propositions en la matière. Mais la cliente peut se sentir un peu perdue devant cet étalage de produits, il ne faut donc pas hésiter à lui redonner les bons conseils : « Le shampooing spécifique ôte les résidus de chlore, de sel et de sable, et il s’effectue au quotidien, même si on se limite à une légère mousse, précise Patrick Ahmed (2 salons « Medley » à Paris). Le conditionneur, de son côté, réhydrate le cheveu et lisse les écailles. Quant au masque, il intervient en tant que soin, une ou deux fois par semaine, quand on a plus le temps », poursuit-il. « Mieux vaut prévenir que guérir ! » s’exclame pour sa part Georges Tayar (3 salons à Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine). Ce fervent adepte des soins -il est en train de remplacer sa cabine réservée aux soins esthétiques par un espace dédié aux soins capillaires- privilégie ceux qui sont pratiqués tout de suite après le service coloration. « L’oxydant contenu dans les colorations ouvre les écailles et assèche un peu le cortex. Le soin pénètre bien et permet de recréer un peu d’hydratation… », explique-t-il. Et, lors de l’ultime visite de la cliente avant le départ en vacances, Georges Tayar préconise d’autant plus vivement l’application d’un soin : « J’utilise une métaphore très parlante pour la cliente : ‘‘Imaginez que vous passiez la journée au soleil, et que vous n’appliquiez une crème que 3 jours après… Eh bien, pour le cheveu, c’est pareil !” Le soin est aussi un vecteur de brillance, particulièrement recherchée en été. » Et Georges Tayar conseille d’opter pour des produits reconstituants, qui vont « corporiser » la chevelure, en évitant cependant les produits trop riches.

COUPE : CAP SUR LA NOUVEAUTÉ
Eric Léturgie est à la tête de 14 salons « Les Compagnons d’Eric Léturgie » et d’un centre de formation situé à Roaix, en Provence. « En termes de coupe, je préconise bien sûr le côté pratique, facile à vivre. On évitera de garder des cheveux fourchus, car ce sont les pointes qui souffrent le plus du double effet soleil/mer », précise-t-il. Pour sa part, Georges Tayar préconise « plus de frivolité dans les coupes. Globalement, on se découvre plus ! Les femmes portent des tee-shirts fins, sans col : on privilégie donc des coupes un peu plus effilées que durant le reste de l’année, qui ‘‘se finalisent” en bord de nuque… » Eric Léturgie va plus loin : pour lui, l’approche du départ en vacances est clairement l’occasion idéale de proposer à la cliente une nouvelle coupe : « Se trouver dans un nouvel environnement donne l’opportunité à la femme de tester une nouvelle coiffure, d’apprivoiser sa nouvelle tête et de se voir dans les regards de gens qui ne la connaissent pas. » Bref, d’oser une transformation sans avoir à affronter le regard des collègues, des voisins… « Pour le coiffeur ‘‘artiste”, les vacances sont une vraie chance ! Vous n’imaginez pas le nombre de clientes qui ont adopté définitivement un look testé pendant cette période », conclut-il.

VOILE ET MASQUE REPIGMENTANT
Sur le plan technique, l’idée est bien sûr de ne pas trop sensibiliser le cheveu avant le départ. Par exemple, mieux vaut réaliser une technique 3 semaines avant l’arrivée sur le lieu de vacances… que 3 jours avant. Patrick Ahmed : « Pour moi, à l’approche de l’été, il faut éviter les blonds très poussés, les décolorations agressives… L’idéal est vraiment un retour vers les bases naturelles. » Le travail se fera en voile, en transparence, en privilégiant les pointes plutôt que la tête entière. Les tons roux, cuivrés, se classent parmi ceux qui souffrent le plus au soleil et dans la piscine. « Si la consommatrice veut absolument conserver sa teinte cuivrée, poursuit Patrick Ahmed, je lui conseille alors de glisser dans ses bagages un masque repigmentant. Double avantage : ce masque ravive la couleur des cheveux et a un effet ”soin”. » Pour Georges Tayar, « en été, il faut privilégier les couleurs réalisées tout en transparence… Imaginez une femme assise à une terrasse de café, et le côté enchanteur de la lumière qui traverse ses cheveux… On ne voit que ça ! » Donc, sus aux châtains profonds, un peu plombés. « Même si on note un retour des couleurs uniformes, elles peuvent intégrer quelques voiles qui laissent passer la lumière. Par exemple, je décolore par voiles, je recolore l’ensemble : les parties qui ont été décolorées se recolorent avec beaucoup de transparence… Nous faisons aussi des balayages, mais avec des blonds ‘‘beurre” », poursuit Georges Tayar.  Côté coiffage, pour Eric Léturgie, « il faut apprendre à utiliser les vacances pour ‘‘retaper” le cheveu. Les femmes qui se coiffent ‘‘trop” doivent un peu laisser reposer leurs cheveux ». Ainsi, les attaches, les coiffures les plus naturelles seront plébiscitées. « Pour moi, ajoute Eric Léturgie, le rôle du coiffeur est aussi de donner des trucs de coiffage, un ”service après-vente” pour sortir la consommatrice du quotidien, la faire basculer dans un look différent. Par exemple, elle peut se faire une tresse avec les cheveux encore imprégnés de soin… une solution idéale pour le faire mieux pénétrer ! »

PAROLES DE PRO
L’idée que le cocktail mer-vent-soleil risque de fragiliser le cheveu commence à s’imposer dans l’esprit des clientes. Mais pour celles qui auraient besoin d’une piqûre de rappel, le coiffeur a un vrai rôle de conseil à jouer ! L’idée : délivrer des informations argumentées, sur un ton de complicité avec la cliente, pour se positionner en vrai professionnel du cheveu. Eric Léturgie rappelle le mécanisme de cette fragilisation de la fibre capillaire : « En été, le cheveu réagit de deux façons : sous l’effet de l’eau, il gonfle et s’allonge. La chaleur ne fait qu’accentuer cet effet, en le dilatant encore davantage. » Le sel de la mer, pour sa part, déshydrate la matière. Enfin, le chlore des piscines, chargé en eau de Javel, délave les couleurs, en fait virer certaines. Cible préférée de ces agresseurs ? « Les cheveux blonds, fins ; frisés aussi, car ils sont secs à la base ! », répond Patrick Ahmed. Mais ce n’est pas tout : « Le cuir chevelu souffre aussi, poursuit Eric Léturgie, car il transpire pour conserver la température du corps à 37°C. D’où un excès de sébum, des racines qui deviennent plus grasses, et par conséquent un cheveu qui paraît plat et mou. » Des notions simples, à rappeler sans dramatiser, et qui vous imposent définitivement comme « le » spécialiste du cheveu. 

EN VACANCES, UN AUTRE HOMME
On le sait, l’homme n’est pas -pour l’instant- un grand fan de capillaires solaires. Tout au plus note-t-on chez lui une appétence pour les produits « deux en un », de type gel douche corps et cheveux, ou pour les shampooings très rafraîchissants, au parfum de menthe par exemple. Pour Georges Tayar, l’arrivée des vacances conduit tout de même ces messieurs à modifier leurs habitudes : « A l’approche de l’été, je constate un retour des coupes très courtes chez les hommes. On peut leur proposer des effets de type côtés courts, avec des nuques très dégradées… » Un désir de « court » confirmé par Eric Léturgie, qui ajoute : « La décontraction est de mise : on voit des hommes d’affaires se faire faire un ”tribal” dans la nuque ! Certains osent également passer à la couleur, adoptant pour les beaux jours des mèches un peu ‘‘surfeur”, que je réalise grâce à un flash ou à un glaçage des pointes. » Un grain de folie pour une période un peu « hors norme »...