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La Rédaction de L'Eclaireur www.leclaireur-coiffeurs.com

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L' équipe de la rédaction de L' ECLAIREUR composée de  Brice Thiron, Florence Baumann assisté de l' éditeur Christian GUY ainsi que d' autres contributeurs occasionnels ont  réuni les archives de L'ECLAIREUR,  Vous bénéficiez ainsi de plus de 75 ans d' expérience de la coiffure cumulées par nos équipes,  lesquelles ont interviewé  les plus grands professionnels,  dans tous les métiers.

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26 janvier 2012

Le relooking , est ce vraiment un nouveau service à commercialiser , ou juste une appellation nouvcelle selon vous?

Merci d' avance

Popularisé à grand renfort d’émissions TV et de transformations spectaculaires dans les magazines féminins, le concept du relooking s’est peu à peu imposé. Donnant du même coup des idées à certains coiffeurs, qui en font une corde de plus à leur arc. Et malgré les ricanements de ceux qui font rimer relooking avec marketing. Alors, le relooking, un nouveau service ? Il y a des termes, comme ça, un peu galvaudés : coaching, fooding... et relooking ! Apparue voici 10-15 ans, la notion s’est développée au point d’être aujourd’hui un peu «mise à toutes les sauces» - il suffit de taper «relooking» sur un moteur de recherche Internet pour s’en convaincre ! Des agences spécialisées se sont créées. Mais des voix s’élèvent pour dire que transformer la coupe d’une cliente, c’est tout de même un peu la base du métier de coiffeur.

1- SURFER SUR LA DEMANDE
Aléas professionnels ou sentimentaux, désir de changement : une demande émane de la clientèle pour une prise en charge dépassant le simple forfait coupe-coiffage.

D’abord, le terme de relooking évoque une prestation assez complète, débordant le strict cadre de la coupe et de la couleur. Même si certains salons proposent des «relooking coiffure». «C’est un des choix possibles, pour celles qui ne souhaitent pas la formule globale», explique Patrick Millande. Même chose chez Image Nouvelle, dans le 4ème arrondissement de Paris, qui propose au choix un forfait global, ou beauté, ou style, ou coiffure. Mais quelle différence, alors, entre un relooking uniquement «coiffure» et une transformation de coupe-couleur ? «Ce n’est pas du tout la même chose», tente-t-on dans ces salons. «On y passe beaucoup plus de temps, on fait toute une recherche sur la personnalité de la cliente, son «passé coiffure», son évolution personnelle...» explique Aurélien, coiffeur chez Image Nouvelle. «Il y a la même différence qu’entre un costume Smalto prêt-à-porter et haute couture», juge même Patrick Millande. Sauf que pour le coiffeur qui souhaite développer le relooking et le facturer comme un service à part, mieux vaut quand même proposer une prestation plus complète que la seule coiffure. Histoire que la cliente fasse bien la différence et n’ait pas l’impression d’être flouée. Certains salons proposent donc un véritable service de relooking comprenant une transformation coupe-couleur, des conseils maquillage et une recherche en matière vestimentaire. Tous les cas de figure sont possibles : du salon poursuivant son activité traditionnelle et proposant le relooking comme un service supplémentaire, demandé de temps à autre, à celui qui évolue de plus en plus vers cette activité, tel Image Nouvelle qui comprend dans son équipe une maquilleuse et une conseillère en image. Le point extrême étant celui de Patrick Millande qui n’ouvre désormais son salon de la rue Saint-Honoré que du jeudi au samedi, et le dédie entièrement au relooking «et à l’entretien du relooking».
Mais au fait, quelle clientèle peut être concernée par des prestations de relooking ? «Rarement des personnes très jeunes», note Sébastien Allary («Allary coiffure» dans la région lyonnaise). Pour Patrick Millande, «des femmes qui en sont à une période difficile de leur vie amoureuse, ou qui se sentent décalées dans leur vie professionnelle : elles font trop vieilles... ou trop jeunes (ça arrive !)» Les impératifs professionnels se font de plus en plus forts : «il y a quelques années, nous avons travaillé en partenariat avec l’ANPE pour affiner le look de cadres supérieurs en recherche d’emploi», note Jean-Pierre Galvez, qui propose aussi ces prestations dans ses 4 salons Kennedy à Nice. Pour Caroline (Image Nouvelle), «cela peut aussi être demandé lors de changements comme une forte prise ou perte de poids, ou à des âges charnières (40 ans pour une femme, 50 ans pour un homme)... Ou même pour s’amuser !» «Il y a des inconditionnelles du changement», confirme Jean-Pierre Galvez. «On constate une vraie demande», juge Danièle Cuccia, qui compte proposer un service «conseil en image» dans son salon de Vitrolles, avec espace à part et prise de rendez-vous.

2 - JOUER LA CARTE DU PROFESSIONNALISME
En vrai pro de la beauté, le coiffeur est bien placé pour parler de relooking aux clients. S’il sait s’y former et s’entourer !

Et oui, en la matière, le coiffeur a une carte à jouer. «Nous avons une valeur ajoutée, estime Sébastien Allary, c’est l’habitude du travail de la texture.» Pour lui, qui se trouve à la tête d’un salon style «appartement» dans un quartier qui compte beaucoup de coiffeurs, proposer un service de relooking c’est aussi une façon de se démarquer de la concurrence. Le coiffeur peut ainsi attirer l’attention de femmes non clientes : «Ce n’est pas tant la clientèle habituelle du salon qui nous demande un service relooking, juge Aurélien (Image Nouvelle), que des personnes extérieures qui deviennent ensuite des clients fidèles.»
Mais pour que la cliente soit consciente du véritable plus que lui offre le service, et justifier une tarification spécifique, il faut marquer la différence ! Un relooking, cela commence par un rendez-vous approfondi (voire deux), qui permet de mieux la connaître. Certains utilisent la morpho-psychologie. A chacun son truc. «Pour m’aider, je lui montre des livres contenant des photos de paysages, d’objets, de décors, note par exemple Sébastien Allary. Elle me désigne ce qu’elle aime, ce qui me permet de mieux m’imprégner d’elle.» Le rendez-vous est aussi l’occasion d’étudier, par exemple par le jeu des foulards, les couleurs qui correspondent le mieux à la femme... pas seulement au niveau cheveux, mais aussi pour le maquillage et les vêtements. Dans les salons Kennedy, la prestation démarre et se clôt par une prise de vues type avant/après.
Concernant le conseil en maquillage, certains salons comptent une esthéticienne ; ou bien, les coiffeurs motivés peuvent se former. C’est plus délicat en ce qui concerne les vêtements. A part dans les salons s’étant peu à peu transformés en agence de relooking, tels Image Nouvelle, les équipes ne comprennent bien sûr pas de styliste ! La solution : un partenariat avec des magasins de vêtements. «Je travaille avec quelques commerçants qui me prêtent des vêtements, raconte Sébastien Allary. Quand une femme opte pour un relooking complet, je fais une sélection que je lui montre. Je vais les chercher moi-même dans la boutique pour qu’elle n’ait pas l’impression qu’on lui force la main, et après elle ne paie que ceux qu’elle décide de garder.» Une formule intéressante pour le commerçant aussi : outre les vêtements vendus, il se fait connaître de la cliente. Ce qui ne dispense pas le coiffeur de se former pour avoir un discours crédible.
«Il faut aussi se tenir constamment au fait des tendances, y compris de ce qui se fait dans les pays étrangers, même si l’idée n’est pas de transformer la cliente en fashion victim», juge Sébastien Allary. «Pour la rassurer, c’est bien de lui montrer qu’on se base sur une démarche, un protocole établi... mais sans pour autant l’embrouiller dans trop de détails techniques !» Ajoutons que l’expérience compte -difficile de s’improviser relookeur à 22 ans...- «et qu’il faut sans cesse garder de l’humilité !» conclut Sébastien.

 

TEMOIGNAGES:

DAVID CORNELOUP (deux salons dans la région de Lyon),
Coiffeur et animateur du stage «Relooking» de Wella

«Un de mes salons est situé dans une maison individuelle au milieu d’un parc : c’est là que je propose le service de relooking. Je reçois la cliente sur rendez-vous, de préférence en début de semaine pour être moins bousculé. J’utilise la morphopsychologie pour le décryptage du visage, le jeu des foulards... Je travaille selon le «thème des 4 saisons» : chaque personne correspond à l’une d’elles. C’est un outil pour l’aider à choisir les couleurs et les formes de ses vêtements, mais pas seulement : les linéaires des grands magasins, les catalogues de vente par correspondance sont souvent organisés de cette façon, ça l’aide à s’y repérer. Il s’agit de lui donner des outils : par exemple, lui apprendre que les couleurs claires augmentent les volumes mais allègent, et que le noir a tendance à tasser.
L’idée, ça n’est surtout pas de la transformer en clone de telle ou telle vedette, mais d’accroître son charisme en arrivant à une harmonie totale entre sa coiffure, son maquillage, ses vêtements, et ce qu’elle dégage au niveau personnalité.»