Sur le terrain, il est facile de constater une forme de relâchement alors que les clients sont devenus encore plus exigeants pour leur confort et leur sécurité. Quels sont les moyens de désinfection, leurs performances, leurs limites et leurs avantages ?
- Le règlement sanitaire départemental stipule à l’article 118 que « les objets manipulés par les coiffeurs, manucures, pédicures et esthéticiennes sont entretenus de manière à n’être en aucun cas une cause de transmission d’affections contagieuses, et l’opérateur doit pour chaque client désinfecter ses instruments ». Le mode de désinfection reste libre.
- La lingette désinfectante, considérée comme la plus pratique, est destinée à l’essuyage des surfaces, des ciseaux, des côtés du peigne, de l’encolure de la cape de coupe et de la tondeuse.
- Le spray désinfectant complète là où la lingette ne peut pas aller : entre les dents du peigne, les brosses préalablement nettoyées, la tête de la tondeuse et ses sabots, et le reste du petit matériel. Par sécurité, la pulvérisation sur la tête de la tondeuse filaire doit être effectuée sur du matériel débranché. Certains modèles conditionnés en bombe contenant un gaz propulseur posent la question d’un impact possible sur les voies respiratoires ou d’un risque d’incendie ou d’explosion.
- Le populaire « stérilisateur à UV » est visuellement rassurant avec sa lumière bleue. Il peut être controversé. Rappelons que la stérilisation implique une procédure en plusieurs étapes : la manipulation de produits chimiques avant de placer le matériel emballé dans un autoclave de classe B. L’appellation « désinfection par UV » serait alors plus adaptée.
- La désinfection d’une partie du matériel peut se faire selon un procédé de trempage, avec la contrainte de devoir rincer le matériel après un temps de pose précis et de le sécher avant son utilisation. La solution doit être changée selon les informations du fabricant et en fonction du degré de saleté.
- Quid d’une désinfection respectueuse du mobilier ? Une grande partie de la désinfection des surfaces et du mobilier est réalisée avec des produits contenant 70% d’alcool ou de la javel venant de la grande distribution. Certes efficaces, ces produits utilisés entre chaque client sont corrosifs pour le cuir, le skaï ou encore le vernis. L’autre solution consiste à utiliser des produits peut-être plus onéreux, mais plus respectueux, dosés avec moins de 20% d’alcool.
- Comment bien choisir son désinfectant ? Tout procédé de désinfection doit répondre à des normes bien précises, notamment sur son spectre d’action. L’activité bactéricide, fongicide et virucide doit figurer sur les produits ou le matériel avec les normes associées (EN 1040, EN…) obligatoires, tout comme le sont les fiches de données de sécurité (FDS) consultables en permanence. Le temps de pose indiqué doit être scrupuleusement respecté pour que la désinfection soit effective. Il est généralement compris entre 5 et 15 minutes (voire, rarement, 1 minute). Si rien n’est indiqué, il faut s’en inquiéter ! Ne pas respecter ce temps de pose revient à appliquer une coloration d’oxydation et à la rincer immédiatement : autant ne rien faire ! L’hygiène systématique du matériel, du linge lavé et des surfaces (fauteuil, tablettes, bacs) devra être pérennisée au-delà de la crise sanitaire, tout en révisant régulièrement les procédures. Mieux se protéger et protéger les autres renforce la relation de confiance avec les clients.
