Condamnation d’un esclavagiste de coiffeurs

08/02/2018 Réglementation
Réglementation  Condamnation d’un esclavagiste de coiffeurs

Comme nous l’avons plusieurs fois signalé dans nos colonnes depuis des années, le commerce irrégulier de la coiffure afro en bas de nos bureaux se poursuit en toute impunité… Même s’il n’est plus totalement pratiqué en toute impunité! Jeudi 8 février 2018 le gérant d’un de ces salons, qui avait défrayé la chronique suite à une grève de ses employés, clandestins et exploités, vient d’être condamné en première instance. Le motif retenu, « traite d’êtres humains », lui vaut deux ans de prison dont un an avec sursis, une mise à l’épreuve et l'interdiction de gérer (ce qui devrait moyennement gêner les commanditaires qui se payent des hommes de paille pour porter le chapeau). Sauf évidemment à faire appel ce qui redémarrera la procédure d’une affaire datant de 2014 à zéro, le justiciable redevenant « innocent » jusqu’à preuve du contraire… Payés moins que le Smic (à la tache), dans une hygiène affligeante, ses 18 employés auxquels leurs salaires de misère n’étaient en partie plus versés, s’étaient rebellés, soutenus par la CGT. Le New York Fashion, dirigé par Mohammed Bamba, boulevard de Strasbourg dans le 10e arrondissement de Paris, n’est malheureusement pas une exception mais la presse s’était mobilisée et la justice avait été saisie. Ce type de condamnation, habituellement réservée aux cas de proxénétisme, vaut à la coiffure le triste privilège d’être officiellement reconnue comme un secteur d’exploitation de personnes vulnérables. Celles-ci sont notamment liées à des réseaux de clandestins, une main d’œuvre généralement docile, surtout quand, comme nous avait expliqué un membre de la communauté, ils se retrouvent sous la menace de dénonciation par ceux-là même qui leur confisquent leurs papiers d’identité et les exploitent... Etape suivante les dizaines d’autres salons et les marchands de sommeil qui logent ces clandestins que nous continuons de croiser tous les jours?!

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